Une enquête a été ouverte par la police des polices après qu'un mineur ait été grièvement blessé par un tir de flash-ball dimanche, juste après la retransmission du match France-Croatie à Lyon. Le jeune homme a perdu son oeil. Il reconnaît avoir lancé des projectiles contre les forces de l'ordre.
Joachim D., 17 ans, a perdu un oeil, son oeil gauche, dimanche dans les incidents qui ont immédiatement suivi la fin de la retransmission France-Croatie dimanche à Lyon. L'IGPN, l'Inspection Générale de la Police Nationale, a aussitôt été saisie. Le jeune homme a reçu un tir de flash-ball en plein visage.
Joachim D. aura 18 ans le 26 juillet prochain. Et l'anniversaire de la victoire des Bleus aura pour lui, chaque année, le goût amer d'une infirmité permanente. Joachim se trouvait au pied de la statue de Louis XIV quand il a reçu un projectile en plein visage. Sans doute une balle en caoutchouc tirée par les forces de l'ordre. Etait-il visé personnellement ou a -t-il été assimilé à un groupe de supporters qui balançait des bouteilles de bière vides sur la police ?
L'enquête de la police des polices, les témoignages recueillis et les vidéos qui circulent ici et là sur les réseaux sociaux devraient permettre de mieux comprendre ce qui s'est passé. Joachim, encore sous le choc, a témoigné sur son lit d'hôpital. Il ne sera pas opéré tout de suite. La gravité de ses blessures suppose l'intervention d'un chirurgien spécialisé dans la reconstruction faciale.
L'orbite éclatée, Joachim a quand même pu expliquer aux policiers les moments qui ont précédé sa blessure. Des tirs de gaz lacrymogène par la police , un mouvement de panique, et ce dernier moment où il porte assistance à une maman en difficulté avec sa poussette. Et c'est là qu'il se retourne pour être frappé en plein visage. Joachim a aussi reconnu qu'il avait lancé lui-même des projectiles. Ce qui lui a peut-être valu d'être repéré, compte tenu de sa grande taille, et ciblé à son tour par les forces de l'ordre.
Son avocat, Me Tallent a déposé plainte contre X, lundi au commissariat d' Oullins. Le cabinet d'avocats procède actuellement à la collecte de tous les éléments visuels (photos et vidéos) qui permettront de reconstituer la scène. De source proche de l'enquête, on affirme que cette affaire est prise très au sérieux et qu'on procède à des investigations approfondies. En soulignant que les faits dont s'est rendue coupable la victime sont "pénalement répréhensibles".