Lyon : Pourquoi 185 ponts de la métropole sont placés sous haute surveillance ?

Depuis la catastrophe de Gênes, l'entretien des ponts pose question. Sont-ils solides et suffisamment entretenus ? La métropole de Lyon compte 709 ponts et trémies dont 185 font l'objet d'une surveillance particulière. On vous explique ici pourquoi.     

La métropole de Lyon compte 709 ponts et trémies, l'un des plus importants patrimoines d'ouvrages d'art en France. Ce patrimoine est lié à sa topographie, aux deux fleuves qui la traversent, mais aussi aux dernières évolutions "politiques" de son territoire.

La métropole se veut rassurante sur l'état de tous ses ponts. Jean-Luc Da Passano, maire d'Irigny et vice -président de la métropole indique d'emblée qu'il n'y a aucun pont à Lyon qui correspond à la conception, ni même à la structure du viaduc de Gênes. Il souligne néanmoins que 185 ouvrages d'art font l'objet d'une surveillance spécifique, sans qu'aucun d'entre eux ne présente réellement de danger pour la population. 
 

185 ponts sous haute surveillance 


Les 185 ponts qui font l'objet d'une attention particulière sont soumis à des inspections périodiques. Non qu'ils présentent un risque particulier mais parce qu'ils répondent à des contraintes spécifiques, comme le pont Bonaparte. Ce pont lyonnais est le seul à pouvoir supporter sans faiblir le passage de convois exceptionnels.

D'autres sont surveillés beaucoup plus régulièrement. C'est le cas de la passerelle métallique de l'île barbe qui accuse le poids des ans ou du pont de Vernaison, devenu trop étroit. Celui-là devra être bientôt remplacé pour répondre à l'accroissement du trafic routier. Entre-temps, un système de capteurs connectés sera installé pour une surveillance à distance et en continu. Un investissement de 385 000 euros consenti dès la fin de l'année, justifié par l'urgence.             

Dans les services de la métropole, douze agents sont affectées à la surveillance de ces ouvrages d'art. Ils procèdent à des visites annuelles ou triennales.  Ils sont épaulés par plusieurs bureaux d'études qui disposent, eux, de moyens d'investigation plus poussés. Des hommes et des techniques qui permettent d'explorer en profondeur les piles de ces ponts quand c'est nécessaire.

Là, les "inspections détaillées périodiques" ont lieu en général tous les six ans. En 2018, trente de ces inspections détaillées ont coûté 145 000 euros à la métropole.              
         

Un charge budgétaire toujours plus lourde 

                
La métropole de Lyon doit consacrer un budget toujours plus important à l'entretien des ces ponts. Et pour cause. Elle a récupéré une soixantaine d'ouvrages au moment de sa création, quand il a fallu reprendre les attributions du conseil départemental du Rhône. Et depuis le 1er novembre 2017, la métropole gère aussi tous les ouvrages d'art situés sur l'A6/A7 dans la traversée de Lyon. Depuis le déclassement de l'autoroute, les ponts situés sur le passage de cette voie urbaine lui reviennent également.

En résumé, aucun des 709 ouvrages d'art lyonnais n'est classé à risque pour les usagers. Mais la catastrophe de Gênes va sans doute entraîner un renforcement des contrôles et induire de nouvelles normes, comme ce fût le cas après l'incendie du tunnel du Mont Blanc. Une charge qui n'ira donc qu'en augmentant pour les collectivités avec le vieillissement naturel de ces ouvrages d'art, et donc pour les contribuables.   

Le reportage d'Isabelle Gonzalez et de Jean-Christophe Adde :       
             

 
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