Cinq personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme pour leur participation à une vaste escroquerie financière "à la Madoff" via la société Exelyum, qui a fait des centaines de victimes pour un préjudice évalué à 23 millions d'euros.
Quelque 550 personnes, abusées de 2010 à 2013 et dont certaines ont tout perdu, s'étaient portées parties civiles pour avoir fait les frais de cette arnaque de type pyramide de Ponzi - consistant à payer les intérêts des clients avec l'apport de nouveaux contractants. Le procès s'était tenu mi-janvier après sept ans d'instruction.
Le "cerveau" présumé de l'escroquerie Jean-Pierre Nitkowski, déjà condamné pour escroquerie à Monaco, a écopé de cinq ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende, peine assortie d'une interdiction de toute activité professionnelle en lien avec la finance.
Quinze autres prévenus étaient poursuivis, dont cinq pour escroquerie. Parmi ces derniers figurait notamment Marc-Antoine Adam de Villiers, petit-fils du célèbre écrivain, père des SAS, qui était alors un jeune trader renommé. Il a été condamné à 3 ans de prison dont deux avec sursis. Stéphane Benhamou, gérant d'une société basée à Dardilly, près de Lyon, et considéré comme un "apporteur d'affaires", a lui été condamné à 12 mois de prison
dont six avec sursis. Une peine bien inférieure aux réquisitions du parquet qui avait réclamé sa condamnation à 5 ans de prison.
C'est M. Benhamou qui avait attiré l'attention de l'Autorité des marchés financiers (AMF), entraînant l'ouverture d'une enquête. Joint par l'AFP, son avocat David-Olivier Kaminski s'est dit plutôt soulagé de ce jugement, mais réserve toutefois sa décision de faire appel.
Un autre accusé d'escroquerie a été condamné à 3 ans d'emprisonnement, dont deux sursis, alors que deux autres ont été relaxés.
Par ailleurs, huit "apporteurs d'affaires" ont écopé de peines de 6 à 8 mois avec sursis et un homme et une femme en couple accusés de recel ont respectivement écopé de 12 mois ferme et 12 mois avec sursis. Avant d'être mise à nu, l'arnaque était bien huilée. Des conseillers financiers, des chargés de gestion de patrimoine, séduisaient les épargnants en leur proposant un placement Exelyum offrant un rendement mirobolant de 3% par mois. En guise de garantie, l'argent placé était supposé sous séquestre. Mais l'affaire était en fait une fraude façon Bernard Madoff, du nom de ce financier américain arrêté en 2008 pour avoir conduit des années durant la plus grande arnaque de la finance mondiale.