Le trader poursuivi pour une escroquerie à la Madoff reste en prison. La cour d'appel de Lyon a décidé son maintien en détention. Marc Antoine Adam de Villiers, mis en examen à la mi-octobre, se dit innocent. Son grand père n'est autre que Gérard de Villiers, auteur des polars SAS,décédé récemment
La justice lyonnaise a décidé mardi de maintenir en détention le trader Marc-Antoine Adam de Villiers, mis en examen mi-octobre pour une escroquerie à la Madoff, et qui se dit innocent. "Les bras m'en tombent, c'est une décision inexplicable", déclare Me Jean Tamalet, expliquant que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon avait rejeté sa demande de mise en liberté "en dépit des derniers éléments"."La famille est désespérée, d'autant qu'il y a les obsèques de Gérard de Villiers" (son grand-père auteur des polars SAS, ndlr), a poursuivi l'avocat.
A l'audience, le 31 octobre, l'avocate générale avait "donné acte que M. de Villiers n'avait pas la main sur les comptes, donc sur les fonds", a-t-il rappelé. "Elle a aussi reconnu qu'il avait des garanties de représentation", mais avait toutefois réclamé son maintien en détention "tant qu'il n'y aura pas eu de confrontations entre les autres protagonistes de l'affaire", a-t-il ajouté. Me Tamaret a indiqué qu'il comptait rencontrer le juge d'instruction dans les prochains jours pour faire une nouvelle demande de mise en liberté. Quant à une éventuelle extraction de son client pour assister aux obsèques de son grand-père, "c'est à lui de décider car venir sous escorte n'est pas la meilleure façon de dire adieu à quelqu'un", a-t-il dit.
Marc-Antoine Adam de Villiers, dont une des sociétés a son siège social à Lyon,a été mis en examen et écroué le 18 octobre pour "escroquerie en bande organisée", aux côtés de trois autres personnes mises en cause. Selon une source judiciaire, quelque 600 victimes ont été recensées pour un préjudice de 35 millions d'euros.
Selon Me Tamalet,Marc-Antoine Adam de Villiers s'était vu confier en 2011 la tâche de former une équipe de traders par un homme d'affaires se présentant comme "président d'un grand groupe financier" pour sa société Exelyum. Cette entreprise propose, a-t-il dit, des placements avec des revenus garantis de 3% en moyenne par mois, un niveau exceptionnel.
Pour la justice, il pourrait s'agir d'une escroquerie pyramidale, les nouveaux contrats obtenus servant à verser leurs intérêts mirobolants aux clients, selon le système dit de Ponzi, tel que l'a pratiqué à très grande échelle, le financier américain Bernard Madoff aujourd'hui en prison.