Lancé il y a un an, ce dispositif de l'Etat a permis d'augmenter le nombre de démantèlements de trafic de stupéfiants à Lyon ou Vénissieux. Emmanuelle Dubée, préfète déléguée à la sécurité dans le Rhône, a commenté ces résultats pour France 3 Rhône-Alpes.
"Quartier de reconquête Républicaine". Le dispositif national porte un nom parlant. Lancé par l'Etat il y a un an, il concerne dans notre région trois villes : Lyon et Vénissieux dans le Rhône et Saint-Etienne dans la Loire. Pour ces communes quelques quartiers ont été "ciblés" notamment ceux où ont été constatés le plus d'incivilités et de trafics de drogue. Chacune de ces villes bénéficie de renforts de policiers sur le terrain : 25 policiers en plus depuis janvier 2019 à Vénissieux, 30 de plus à Lyon et 15 à Saint-Etienne. Avec comme objectifs : une plus grande présence sur le terrain et une lutte contre les trafics.
Après un an, le bilan est plutôt positif dans le Rhône pour la lutte contre les trafiquants de stupéfiants, un peu moins probant en matière de sécurité routière.
Les réponses d'Emmanuelle Dubée, préfère déléguée à la defense et à la sécurité pour le département du Rhône:
"Dans les quartiers de reconquête républicaine, il y a eu de bons résultats. On les constate sur le trafic de stupéfiants avec une augmentation de 125% du nombre de démantèlements de trafics, avec une diminution des dégradations : -47%. Bien évidemment les résultats peuvent être moins bons sur d’autres champs en particuliers la sécurité routière à l’échelle du département.
Dans ce domaine, nous avons une approche qui combine la pédagogie –et naturellement il faut continuer à faire et à refaire- et naturellement la répression. Nous avons des contrôles routiers que nous répétons régulièrement de façon à entrainer des changements de comportements des automobilistes. "Une politique partenariale payante
Sur le trafic de stupéfiants, il y a la conjonction de plusieurs facteurs. D’abord un travail de fonds qui peut prendre du temps pour pouvoir étayer une procédure et être sûr que les auteurs soient condamnés durablement. Et puis nous faisons aussi du travail en partenariat avec les mairies, avec les bailleurs sociaux, avec les opérateurs de transports en commun pour essayer qu’il y ait moins de points de deal du seul point de vue de la tranquillité publique parce que c’est cela qui empoisonne la vie des habitants. Sur ces sites là il y a une baisse sensible du trafic grâce à ces partenariats et des moyens renforcés que l’Etat a mis sur ces territoires.Davantage de voitures brulées en représailles
Sur l’augmentation dans la même période du nombre de voitures brulées en « représailles » dénoncée par la maire de Vénissieux, Michèle Picard : «La maire de Vénissieux avec qui nous travaillons très bien, a raison. Vous pouvez avoir un quartier dans lequel il ne se passe rien, où aucune voiture ne brûle. En réalité c’est simplement le signe que tout un quartier est tenu par les trafiquants de stupéfiants qui y font régner la terreur. Et donc lorsqu’on démantèle un trafic entier, qu’on bouscule les trafiquants, vous pouvez avoir des tentatives de reconquêtes de territoires. Et ce n’est pas parce qu’on met des moyens renforcés sur un quartier qu’on ne fait plus rien ailleurs. Bien au contraire. La police de sécurité du quotidien c’est, au-delà de ces quartiers, de répondre à la demande bien légitime des habitants même si souvent ces derniers trouvent que les choses ne vont pas assez vite.Sur les incivilités dans le centre-ville de Lyon, concerts de klaxons, rodéos de véhicules toutes nuit, filmées par des habitants : « J’ai échangé avec l’une représentante des riverains et je comprends leur exaspération. Sur ce dossier nous travaillons avec la mairie qui organise bientôt une réunion à laquelle nous participerons. »