La campagne de vaccination antigrippale vient d'être lancée. Les vaccinations peuvent désormais être réalisées dans les pharmacies. Ce qui n'enchante pas les infirmiers libéraux qui reprochent une campagne de communication, selon eux, focalisée sur les officines.
Coup d’envoi de la campagne de vaccination antigrippale cette semaine. Après deux années test conduites notamment en Rhône-Alpes, la vaccination réalisée au sein des officines s’étend à l’ensemble du pays et des pharmacies. Objectif affiché par le ministère de la Santé : accroître l’accès des personnes fragiles ou pour qui il est recommandé de se faire vacciner. Dans certaines officines, les patients se verront proposer de s’inscrire sur des listes d’attente. Ces vaccinations en officine ne concernent pas tout le monde. Peuvent être vaccinés dans les pharmacies les personnes à risque âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les patients atteints de pathologies chroniques (maladies respiratoires, cardiovasculaires, diabète) ou d’obésité morbide, les personnes immunodéprimées ou encore celles de l’entourage d’un nourrisson de moins de six mois présentant des risques de grippe grave. Tous peuvent se rendre directement chez le pharmacien pour retirer gratuitement leur vaccin (avec leur bon de prise en charge de l’Assurance maladie) et se faire ensuite vacciner par le professionnel de leur choix : médecin, sage-femme pour les femmes enceintes et l’entourage du nourrisson, infirmier ou pharmacien. Le reste de la population devra prendre rendez-vous avec un médecin ou un infirmier.
Des actes infirmiers à 6,30 euros
Pour autant, les infirmières et infirmiers libéraux ne sont pas enchantés par la campagne de communication sur la vaccination qui, selon eux, met la focale sur les pharmaciens. Ils ont le sentiment d’en être les grands oubliés. Et de rappeler l’idée de départ qui a prévalu à cette extension : « il s’agissait de faciliter les vaccinations dans des secteurs où les médecins et infirmiers sont peu nombreux dans des zones géographiques très étendues. Ou au contraire dans des zones peuplées où la demande auprès de ces professionnels est très forte, comme les grands villes », note Catherine Kirnidis, la présidente du SNIIL, syndicat d’infirmiers libéraux. « Quand cela nous a été présenté, il était question de complémentarité et non pas de substitution », fait-elle remarquer en regrettant que les trous qui existaient dans la raquette demeureront. Depuis plusieurs jours, elle dit recevoir des plaintes de la part d’infirmiers qui parlent ouvertement de concurrence. Un phénomène qui inquiète d’autant plus la profession que « 100 % des patients concernés par la campagne antigrippale se rendent à un moment ou un autre dans une officine tandis qu’ils ne sont pas en permanence en contact avec une infirmière. »
Selon Santé Publique France, on dénombre chaque année entre 2 et 6 millions de consultations pour syndrome grippal. On compte 11 000 hospitalisations et 9 900 décès. Le taux de couverture vaccinale de 47 % chez les personnes à risques.