Les passagers atterrissant à Lyon Saint-Exupéry ont la possibilité de bénéficier d'un dépistage Covid. L'aéroport a ouvert un centre de dépistage pour tous les voyageurs à l'arrivée, comme au départ, qui souhaitent réaliser un test covid-19.
C'est une première en France : un centre de dépistage Covid a été installé à l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry. Ce centre est piloté par l’ARS (Agence Régionale de Santé) Auvergne-Rhône-Alpes, les Hospices civils de Lyon et l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. Il s'agit de proposer à tous les passagers à l'arrivée ou en partance pour l’étranger de réaliser un test de dépistage nasal, le fameux PCR. Le volontariat et la gratuité restent la règle, il n'y a aucune obligation pour les passagers d'effectuer ce test. Les passagers ayant accepté de se faire tester reçoivent un bon qui leur permet de se présenter au centre de dépistage.
Si l’ouverture de ce centre dans un aéroport apparaît comme une première mesure pour essayer de mieux surveiller les cas importés de Covid-19, et de limiter l'arrivée d'une deuxième vague, la portée de cette mesure sanitaire pourrait se révéler limitée tant qu'elle restera basée sur le volontariat.
Contacté par téléphone, le Dr Pierre-Jean Ternamian, président de l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) Auvergne Rhône-Alpes, ce centre de dépistage est une "mesure inutile" et un "effet d'annonce". A plusieurs reprises, le Dr Pierre-Jean Ternamian s'est montré très critique sur la gestion de la crise du Covid-19.
Dans sa tribune publiée le 7 juillet sur le site de l'Union régionale des professionnels de santé, ce médecin radiologue libéral pointait du doigt la légèreté des autorités sanitaires concernant des vols de rapatriement sanitaire (et non des vols commerciaux) en provenance d'Algérie, entre le 16 et le 27 juin dernier. Trois de ces vols ont atterri à Lyon entre ces deux dates et selon lui, ces passagers présentaient des symptômes de coronavirus. "Ni précautions particulières, ni mesures d'isolement" pour les passagers de ces vols. "Aucun contrôle à l'arrivée pour ces vols de rapatriement". Il s'inquiète de "l'absence de mesures préventives, à l'égard de ces personnes rapatriées et de leur entourage".
Attention: le coronavirus circule toujours
Ces derniers jours, les autorités et professionnels de santé tentent de faire passer le message. Le virus n'a pas disparu, "le coronavirus circule toujours", martèlent certains à commencer par le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran.Dans un tweet, ce dernier invite d'ailleurs les particuliers à se faire tester dès les premiers symptômes... "Que vous soyez en vacances, au travail, dans les transports... Protégez-vous, protégez ceux qui vous entourent," exhorte Olivier Véran.
Certains diront que j'inquiète, que je me répète. Mais mon message est clair : le virus circule toujours. Alors que vous soyez en vacances, au travail, dans les transports... Protégez-vous, protégez ceux qui vous entourent. Et faites-vous dépister dès les premiers symptômes ! pic.twitter.com/jtUhLTwc5X
— Olivier Véran (@olivierveran) July 9, 2020
"Il faut se préparer à une reprise de l'épidémie (de Covid-19), voire à une deuxième vague", a estimé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dans le Figaro mercredi 8 juillet.
Il faut "anticiper un rebond épidémique cet automne ou cet hiver" car le "virus (...) circule toujours", a prévenu le n°2 du ministère de la Santé, en appelant au respect des mesures barrières pour l'éviter.
Quant à Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière à Paris, dans une interview au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France du 7 juillet, il est encore plus catégorique. Il dit craindre une seconde vague épidémique "dès cet été". Le responsable demandait notamment un meilleur contrôle des voyageurs qui arrivent de l'étranger.