Malgré l'effondrement du nombre de visiteurs étrangers suite à la crise du Coronavirus, l'activité touristique a résisté à Lyon cet été. Les touristes français et régionaux ont permis de sauver la saison.

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Une activité en baisse d'environ 20% par rapport à l'année dernière. C'est la première estimation rapportée par les professionnels du tourisme lyonnais ce vendredi 4 septembre, à l'heure du bilan de l'été 2020, marqué par la crise sanitaire. Néanmoins, ce chiffre est bien meilleur qu'attendu, porté notamment par les touristes locaux.
 

Les locaux ont sauvé la saison

Dans les cuisines de la brasserie George, à Lyon, l'activité bat son plein. Ce haut-lieu de la gastronomie lyonnaise est considéré comme l'un des baromètres de l'activité touristique lyonnaise. On y sert en moyenne 600 couverts par jour depuis le début de l'été 2020. C'est bien moins que les 1 000 couverts moyens dressés en saison pleine, mais bien mieux qu'attendu. "Après une activité zéro en juin, on ne savait pas à quoi s'attendre pour cet été. Finalement, le bilan est positif. On n'est pas loin des années précédentes alors qu'on n'a pas vu d'étrangers," confie Jackie Gallmann, directeur du restaurant. Ce sont essentiellement les habitants de la région venus pour quelques jours, et les Français de passage qui se rendaient sur les côtes, qui ont permis de limiter la casse. 

 

Un niveau proche de 2017

L'office de tourisme ne dévoilera ses chiffres qu'en octobre prochain, mais des indices permettent déjà de dessiner une tendance.
Le musée des Confluences, par exemple, passage presqu'obligé des touristes, affiche un bilan de -20% par rapport à 2019. Un chiffre qui correspond aux différentes estimations des professionnels du secteur. Mais cette baisse apparente n'est pas une mauvaise nouvelle, bien au contraire : "quand on regarde les hôtels, on arrive à 50% de taux d'occupation, avec des pointes à 70%. C'est un niveau plus bas qu'en 2019, mais c'était une année exceptionnelle, avec des évènements attractifs comme la Coupe du monde de foot féminin. Au final, on parvient à peu près au niveau de 2017. Moi, j'estime qu'on a sauvé la saison malgré la crise sanitaire", assure Robert Revat, président de l'office de tourisme de Lyon.
D'autant que la majorité des emplois fixes ont pu être préservés, grâce aux mesures de chômage partiel, qui permettent aux acteurs du secteur d'adapter constamment leurs effectifs à l'évolution de la fréquentation.
 

Le haut de gamme plus impacté

Mais dans le détail, le bilan devrait afficher de grandes disparités selon les enseignes et surtout selon les prestations. Pour Laurent Duc, président de l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie)"le milieu de gamme s'en tire très bien, grâce aux touristes de proximité. Mais le haut de gamme a plus souffert." Et pour cause, le cœur de clientèle pour les prestataires du luxe repose sur les touristes étrangers. Le Sofitel a ainsi purement et simplement fermé ses portes cet été. Ses concurrents sont restés ouverts, mais ont souvent dû baisser leurs tarifs. L'hôtel Intercontinental enfin, tire son épingle du jeu, sans doute aidé par l'effet de nouveauté, puisqu'il a ouvert ses portes récemment dans un grand hôtel Dieu entièrement rénové. 
 

Le plus dur reste à venir ?

Malgré ces chiffres rassurants, les professionnels n'en restent pas moins particulièrement inquiets pour les mois prochains. L'automne est traditionnellement une saison très dynamique pour le secteur, grâce aux multiples congrès, salons et autres séminaires. Or cette année, les professionnels savent qu'ils ne pourront pas compter sur cette clientèle d'affaire, la plupart de ces évènements ayant déjà été annulés. "On n'a aucune visibilité. Les hôtels n'ont pratiquement pas de réservations pour les prochaines semaines", affirme Jackie Gallmann, directeur de la brasserie Georges. Et pour finir cette année éprouvante, le doute promet de planer jusqu'au mois de décembre, avec la Fête des Lumières en ligne de mire, traditionnel point culminant du tourisme. Celle-ci reste pour l'heure officiellement programmée, mais personne ne peut présager de la situation épidémique d'ici-là. Décidément, pour tout le secteur, cette crise soudaine se révèle être une interminable guerre des nerfs. 

 
Bilan de l'été 2020

 
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