La chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon examinait aujourd'hui une demande de contre-expertise du père Preynat, accusé de multiples agressions sexuelles sur mineurs. L'avocat du prêtre fait valoir qu'il a été lui-même victime d'un pédophile dans sa jeunesse. Décision le 28 mai.
Le procès du père Preynat, accusé de multiples agressions sexuelles sur mineurs, va-t-il être de nouveau retardé ? L'homme qui a inspiré "Grâce à Dieu", le film de Francois Ozon, réclame un nouvel examen pyschiatrique qui éclairerait sa personnalité sous un autre jour.
Après avoir tenté en vain d'empêcher la sortie du film, l'avocat du père Preynat a plaidé aujourd'hui devant la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Lyon. Il lui demande d'ordonner un complément d'expertise psychiatrique à propos de révélations faites par son client pendant l'enquête de personnalité.
Le père Preynat affirme avoir été lui-même victime d'agressions sexuelles de la part d'un enseignant quand il avait entre 8 et 11 ans."Le fait que Bernard Preynat se soit exprimé tout à la fin de l'instruction sur des faits qui peuvent paraître très importants méritent une attention supplémentaire et ce, dans l'intérêt de tous. Cela peut satisfaire un besoin de connaissances de la part de l'ensemble des victimes" explique Me Frédéric Doyez, qui se défend de toute manoeuvre pour retarder encore le procès.
Décision le 28 mai
Une avocate de la partie civile estime au contraire qu'il y a eu déjà beaucoup d'auditions et de confrontations avec Bernard Preynat : "Il a eu largement le temps de s'exprimer au cours des interrogatoires et de cette enquête, qui a déjà été très longue" estime Me Laurence Célérien. Elle relève aussi qu' "il y a déjà eu une expertise psychologique, une expertise pyschiatrique faite par deux médecins différents, et qu'il est largement temps de clôturer cette instruction".
D'abord envisagé à l'automne, le procès du père Preynat pourrait donc être de nouveau reporté s'il était fait droit à sa demande. La chambre d'instruction rendra sa décision le 28 mai prochain.
Le reportage de Yaëlle Marie et Laure Crozat :