Après les débordements liés à des supporters de l'Algérie lors de matchs de la CAN, le syndicat "Alternative Police" demande, ce mardi 16 juillet, la création d'une "Fan Zone" dans 3 grandes villes de France, dont Lyon. Mais ce type de dispositif ne s'improvise pas.

Faudrait-il une Fan Zone pour les supporters d'une équipe étrangère ? La question est posée par le syndicat "Alternative Police", ce mardi 16 juillet, au lendemain des échauffourées constatées dans la nuit du 14 au 15 juillet, à Lyon et dans sa métropole, comme dans de nombreuses agglomérations de France. Des supporters de l'équipe d'Algérie ont occasionné des débordements, incendies de véhicules, dégradations de mobilier urbain et affrontements avec les forces de l'ordre notamment.

 

L'inquiétude avant vendredi


Le syndicat Alternative Police, affilié à la CFDT, s'inquiète, dans un communiqué, des risques d'une "recrudescence des violences" si l'équipe d'Algérie venait à gagner lors de la finale, qui aura lieu vendredi 19 juillet, à 21h, et se disputera au Caire en Egypte. Le syndicat demande "des mesures pour anticiper et endiguer tout débordement", après des scènes de "guérillas urbaines", "saccages" et "pillages" constatés en marge des scènes de liesses de supporters de l'équipe d'Algérie en France, lors des deux derniers matchs que jouait l'Algérie dans la CAN (Coupe Africaine des Nations). Il propose donc "une solution de sécurité supplémentaire" : l'installation de Fan Zone à Paris, Lyon ou encore Marseille, pour accueillir les supporters de football, et contenir les plus virulents, et à l’issue de la finale, de "pouvoir avoir un dispositif de surveillance lors de la dispersion des supporters".

 
 

Pas de "Fan Zone" en vue à Lyon


Le syndicat a saisi le directeur général de la Police National et le préfet de police de Paris. Mais à ce jour, la préfecture de Lyon n'a pas été saisie directement. "Si le syndicat nous sollicite, nous leur répondrons directement, mais pas par voie de presse", répond un membre de la préfecture, qui laisse néanmoins entendre qu'une Fan zone ne réglerait probablement pas le problème, les individus violents ayant tendance à se disperser dans la ville. La mairie de Lyon, qui serait l'éventuelle coordinatrice d'une telle zone sécurisée, renvoie vers la préfecture pour les questions de sécurité. Sollicités sur l'éventualité de mettre en place un tel dispositif pour vendredi, les services de la sécurité de la ville répondent par la négative. 


 

Un dispositif efficace...


La mairie de Lyon avait accueilli une Fan Zone en 2016, sur la place Bellecour alors que la France organisait l'Euro. Mais le dispositif avait été pensé plusieurs mois à l'avance, et organisé en coopération avec la Fifa. Equipée d'un écran géant, la place Bellecour pouvait recevoir un large public, dans des conditions drastiques. Le périmètre était filtré par plusieurs barrages avec fouille et alcool interdit, la place était entourée d'importants périmètres de sécurité et d'un "barriérage" massif, ainsi que des personnel de sécurité privés, qui avaient été déployés et financés par la Fifa, en plus des forces de police aux alentours. La Fan Zone de la place Bellecour avait ainsi permis de faire vivre les matches à des dizaines de milliers de spectateurs tout en limitant efficacement les débordements.

 

...Sauf s'il est improvisé !


Mais à l'inverse, à l'été 2018, le maire Georges Képénekian annonce la mise en place d'une Fan Zone, place Bellecour, 2 jours avant la finale de la coupe du monde qui se jouait au stade de France à Paris. L'évènement n'est pas préparé et géré sans la Fifa. Un écran géant est installé, mais très peu de contrôles sont réalisés à l'arrivée du public, et le périmètre n'est pas sécurisé ni barriéré.

Dès l'issue du match, de nombreux casseurs provoquent des policiers, qui répondent par des bombes lacrymogènes sur la place Bellecour. La foule, et surtout les casseurs se dispersent alors dans le centre-ville de Lyon. Toute la soirée sera alors marquée par des destructions diverses et des affrontements avec les forces de l'ordre. Dans ce cas précis, la "Fan zone", improvisée et mal encadrée, n'avait pas permis de maîtriser la situation.

La proposition du syndicat Alternative Police, à moins de 3 jours du match, paraît donc bien tardive pour pouvoir être appliquée sérieusement par les pouvoirs publics.


La petite finale de la CAN, quant-à-elle, opposera la Tunisie au Nigéria à 21h ce mercredi.
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