Le Lyon-Turin, toujours plus controversé : le conseil municipal de Turin a voté -la semaine dernière- contre le projet, la région -le lendemain- a voté pour et le gouvernement italien de coalition est tiraillé entre 2 tendances totalement opposées. Les pros eux annoncent une manifestation samedi.
La pression continue de monter autour du Lyon-Turin, et ce sont les "pros" qui ont pour l'heure le dernier mot avec une manifestation apolitique de soutien prévue samedi 10 novembre. Et d'annoncer la venue d'élus régionaux français, sans que -pour l'heure- des noms soient annoncés.
Un gouvernement italien "pro" et "anti"
Il faut dire que les dernières semaines, voire ces derniers mois, ont été particulièrement houleux pour le projet de liaison ferroviaire. D'abord, le Lyon-Turin fait toujours l'objet de négociations serrées au sein de la coalition gouvernementale italienne, entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) de Luigi di Maio, qui y est opposé, et la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, qui le soutient.
Des collectivités aux intérêts opposés
Ensuite, il y a la semaine dernière, le conseil municipal de Turin, dominé par le M5S, qui a voté contre le "Tav" comme on l'appelle de ce côté des Alpes, dans une ambiance explosive. Enfin, le lendemain, c'est le conseil régional du Piémont qui a, lui, voté "pour", dans une atmosphère toute aussi tendue.
Si l'on ajoute à cela un monde économique qui juge "l'infrastructure stratégique", et un vice premier-ministre qui n'a cessé de rappeler que la "renégociation intégrale" du Tav ("un gaspillage") est inscrite dans le contrat de gouvernement rédigé avec la Ligue, on obtient un dossier où l'incertitude est érigée en religion.
L'Europe veille
À tel point que l'Union européenne a rappelé à l'Italie et la France, pas si chaude que ça à l'idée de voir le projet aboutir, qu'elle avait déjà versé 490 millions d'euros, et qu'une suspension du projet appellerait un remboursement partiel ou total des financements européens. Et a évoqué une possible hausse de l'aide, la Commission ayant proposé de porter sa contribution de 40 à 50% pour les projets transfrontaliers, ce qui représenterait une rallonge de 860 millions.
Le Lyon-Turin, c'est combien ?
Le coût du seul tunnel --dont les travaux ont déjà commencé-- est estimé à 8,6 milliards d'euros, financés à 40% par l'Union européenne, à 35% par l'Italie età 25% par la France.