La Société Protectrice des Végétaux a été créée par Nicolas Talliu à Lyon (Rhône) pour offrir une seconde vie aux plantes et interroger notre rapport aux végétaux
Lyon, nouveau quartier sorti de terre, et au milieu des étages de béton flambant neufs, une petite serre discrète a fait beaucoup de bruit depuis quelques semaines. On y trouve la SPV, société protectrice des végétaux. Un refuge comparable à la SPA mais destiné aux plantes.
Nicolas Talliu, le fondateur, recueille les plantes dont personne ne veut, ou récupère des végétaux invendus qu'il rempote et soigne, jusqu’à ce qu’ils trouvent un nouveau propriétaire. Les plantes sont ensuite revendues beaucoup moins cher que dans une jardinerie classique et portent la mention surprenante de "plante de seconde vie".
Des êtres vivants à respecter
Avec la SPV, Nicolas Talliu souhaite participer à une prise de conscience sur les végétaux. Il souligne que nous avons perdu la notion du vivant avec les plantes, souvent considérées comme des marchandises qui se remplacent.
"On préserve des livres, on préserve des meubles mais aujourd'hui les plantes on ne les préserve pas. On peut m'apporter une plante pour la requinquer et la redistribuer ou la requinquer et rentrer à la maison avec une plante un peu plus jolie. Il y a suffisamment d'études qui prouvent qu'elles ont des émotions qu'elles sont sensibles, il n' y a pas de raison qu'on en fasse un simple objet de consommation"
"On m'a souvent vu comme un marginal"
Dans ce quatrier de bureaux et d'habitations la serre de la SPV est devenue un nouveau lieu de passage entre midi et deux, une sortie du week-end en famille. Implantée au plus près des citadins, souvent en mal de conseils pour végétaliser leurs appartements, cette petite serre entourée de nombreuses plantes d'extérieur, a beaucoup fait parler d'elle.
Un buzz national, de Fun radio à M6, en passant par Franceinfo le jeune pépinériste devenu plant-sitter a trouvé l'idée qu'il fallait, pour commencer à faire bouger les lignes.
"On m'a souvent vu comme un marginal. Quand on dit que les végétaux sont des êtres vivants, ça fait rire doucement mais aujourd'hui ça fait du bien de voir que je ne suis pas tout seul."
Casquette visée sur la tête, sourire discret, Nicolas Talliu a le regard pétillant dès qu'on lui pose une question. Tout semble simple à l'écouter donner des conseils et si ça ne l'est pas on peut revenir le voir. A l'écouter proposer des soins, on ne sait plus très bien s'il est thérapeute ou pépiniériste. Peut-être un peu des deux, à considérer comme lui, que les plantes ont comme nous, le droit à la santé.