Au lendemain de la manifestation du 1er mai à Lyon, les dégâts causés par environ 2 000 "individus à risque" selon les termes et les estimations de la préfecture sont énormes. Le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, réclame à l'État un fond d'indemnisation pour aider les commerçants.
Les rues portent encore les stigmates des violences qui se sont déroulées lors de la manifestation du 1er mai à Lyon. Vitrines brisées, stations du métro détériorées, abribus calcinés, la ville se réveille dans beaucoup de verre brisé ce 2 mai 2023... Le maire de Lyon, l'écologiste Grégory Doucet, appelait la veille à la solidarité nationale. Venu à la rencontre des commerçants touchés, il réitère sa demande.
Les assurances vont jouer leur rôle, mais il faut la mise en place d'un fond d'indemnisation pour que les professionnels puissent entrer dans leurs frais.
Grégory Doucet,Maire (EELV) de Lyon
Un appel à l'État qui a fait réagir immédiatement une partie de la classe politique lyonnaise. À commencer par ses opposants. Pour Pierre Oliver, Maire (L.R.) du 2e arrondissement, c'en est trop : "sa majorité prône la désobéissance civile, et lui, il vient réclamer de l'argent à l'État à cause des violences de militants d'extrême gauche dont il est issu".
Pour d'autres, comme l'ancien Président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld ("Les Progressistes de Lyon"), le Maire aurait dû protéger les commerçants : "avant de demander des choses aux autres, qu'il remplisse d'abord sa mission de Maire".
Thomas Rudigoz, député de la 1ʳᵉ circonscription du Rhône, issu de la majorité présidentielle, parle, lui, de "tartufferie" et aurait aimé un mot pour les forces de l'ordre blessées.
La préfète du Rhône répond sur le ton de la pédagogie
Lors d'une interview accordée ce 2 mai 2023 à France 3 Rhône-Alpes, la préfète du Rhône met les choses au point. Fabienne Buccio explique que ce sont d'abord les assurances qui doivent jouer leur rôle. Pour les demandes d'indemnisation, les sinistrés peuvent toujours faire appel à la justice.
À Paris ou même à Lyon, l'État a déjà été condamné par le passé à verser des aides financières.
Je ne pense pas que ce soit une bonne solution que de passer tout de suite au fond d'indemnisation, parce que, quelque part, c'est dire qu'on peut casser sans impunité. Si l'État paie, c'est nous tous qui payons.
Fabienne Buccio,Préfète du Rhône
Pour les commerçants rencontrés ce matin, les assurances ont déjà procédé à des indemnisations. Mais, comme le rappelle l'un d'entre eux :"il y a quand même les franchises", soit un manque à gagner conséquent et un impact certain sur les chiffres d'affaires.