Depuis un an, la SPA tire la sonnette d'alarme. Les propriétaires d'animaux de compagnie renouent avec l'abandon de leurs compagnons. Les refuges ne savent plus où donner de la tête.
Décidément, la trêve des abandons n’aura été que de courte durée. A la faveur de la crise pandémique, de nouveaux comportements étaient apparus. Deux ans plus tard, il n’en reste pas grand-chose. Autant le premier confinement avait donné lieu à un regain d’attention des maîtres pour leurs animaux de compagnie, autant l’été de 2021 a vu a prise en charge des refuges de la SPA grimper en flèche. Le nombre de chats a augmenté de 30 % par rapport à la même période l’année précédente.
Le confinement "béni" pour les animaux de compagnie
Mars-mai 2020, le repli lié au confinement pur et dur pousse les gens à se rapprocher de leurs compagnons voire de s’en doter pour passer les moments de solitude qui s’éternisent. « On a eu affaire à un moment exceptionnel. A l’été, on a assisté à une hausse significative de notre activité eu égard à beaucoup d’adoptions. Et à la fin de l’année, le confinement de novembre s’était traduit par une activité soutenue, mais avec la mise en place de rendez-vous », détaille Christophe Dumont-Richet, le responsable du refuge de Marennes, proche de Lyon.
Abandons : + 7,5 % d'animaux en une année
Mais les bonnes habitudes, les comportements responsables s’affaissent dès le début de l’année 2021, regrettent les sauveurs des animaux, qui enregistrent une baisse de la garde de la part des propriétaires. Conséquence : le nombre de chats et chiens abandonnés explose. La SPA comptabilise la prise en charge de 1 510 animaux contre 1 400 un an auparavant. Face à cette surpopulation abandonnée, les refuges ont du mal à répondre. Et la situation empire depuis. Ce 17 janvier, le refuge lyonnais croule sous la demande de prise en charge : 106 chats pour un maximum de 120 et 42 chiens ont rejoint les installations qui sont désormais sous tension. Cela encore plus alors que la fourrière municipale de Lyon a entre les mains 5 chats qu’il va falloir caser rapidement sous peine d’envisager l’euthanasie des animaux, dans le pire des cas. En attendant, les chiens passent leur journée dans des modules de soins, de cages individuelles où le temps leur paraît bien long.
Manque cruel de responsabilisation
Pour la SPA, le nœud du problème tourne autour du manque de responsabilisation des propriétaires. « Ces maîtres ne sont pas assez responsables quant aux conséquences que leur attitude a sur les animaux qu’ils ont décidé un jour de prendre à leurs côtés, parfois comme des objets de consommation. » En témoigne le nombre d’abandons de nouveaux animaux de compagnie, les NAC : deux fois plus qu’en 2020. Une situation qui inquiète la SPA. Ces « animaux coups de cœur » sont disponibles sur internet et en magasin. Comme une marchandise. La SPA demande à ce que la loi interdisant la vente en animalerie de chiens et chats à partir de 2024 soit étendue à ces serpents et autres rongeurs.