Des parents d'élèves et la FDSEA du Rhône ont déposé vendredi 26 février deux recours en référé devant le tribunal administratif contre la décision du maire de Lyon d'imposer des menus sans viande dans les cantines scolaires.
Des parents d'élèves et le syndicat FDSEA du Rhône ont déposé vendredi 26 février deux recours en référé devant le tribunal administratif contre la décision du maire de Lyon d'imposer des menus sans viande dans les cantines scolaires.
"Les parents ne se positionnent pas de manière politique mais ils réclament le respect de la légalité", a affirmé Me Mélanie Couret-Hamon, avocate qui représente des parents issus des neuf arrondissements de la ville dirigée par le maire EELV Grégory Doucet. Ce recours se fonde notamment sur un arrêté de 2011 fixant les règles nutritionnelles dans la restauration scolaire, selon lequel "au moins quatre repas", sur vingt consécutifs, doivent être servis "avec, en plat protidique, des viandes non hachées de boeuf, veau, agneau ou des abats de boucherie".
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, avait saisi le préfet du Rhône, durant le week-end, sur le même fondement et le dossier est toujours à l'étude à la préfecture. Servi depuis le 22 février et au moins jusqu'aux vacances de Pâques, le menu unique sans viande - mais incluant oeufs et poisson - a créé la polémique jusqu'au sein du gouvernement.
La mairie explique qu'à la demande de l'Éducation nationale, elle doit respecter deux mètres de distance entre les enfants à la cantine, ce qui revient à faire manger moins d'élèves en même temps. Le recours temporaire au menu unique sans viande, présenté comme "le plus petit dénominateur commun" entre les goûts, les habitudes ou les interdits alimentaires des enfants, vise à simplifier le service. Me Couret-Hamon a également dénoncé "l'absence de concertation" du maire de Lyon avec les parents, les professionnels de la nutrition et son conseil municipal.
Avocate de la FDSEA du Rhône, Me Maëlle Comte a souligné le "préjudice direct" pour les producteurs de viande, tandis que la ville de Lyon s'approvisionne "depuis quelques années auprès d'agriculteurs locaux".
Les cantines scolaires lyonnaises servent 29.000 repas par jour, "c'est donc une source importante de revenus pour les agriculteurs, d'autant plus dans la situation économique actuelle extrêmement grave où les restaurants et les restaurants d'entreprises sont fermés", a ajouté l'avocate. Le recours du syndicat agricole fait valoir une "absence de raison impérieuse" dans la décision municipale. Une audience devant le tribunal administratif doit se tenir d'ici une dizaine de jours.