Les policiers ont évacué 65 personnes qui occupaient un bâtiment désaffecté de Feyzin ce jeudi 16 septembre au matin, évoquant des risques liés au site et l'insalubrité du lieu. Une partie des migrants concernés devait être relogée, d'autres seront expulsés du territoire français.
65 personnes qui occupaient un bâtiment désaffecté de Feyzin ont été évacuées, ce jeudi 16 septembre en début de matinée, par les forces de l'ordre. La préfecture évoque des risques pour les personnes liés à l'environnement industriel classé SEVESO de la zone industrielle voisine, ainsi que l'insalubrité grandissante du lieu. Elle indique avoir trouvé une solution de relogement pour la majorité des occupants.
Un site dangereux
Les occupants, de jeunes hommes et des familles avec enfants issus de pays d'Europe de l'Est et d'Afrique centrale, s'étaient installés ici un an plus tôt, au printemps 2020 : il s'agissait d'une école désaffectée que la mairie de Feyzin avait vendu auparavant à l'entreprise voisine Total Energies, rue Jean Bouin à Feyzin. Le bâtiment était situé dans le périmètre de la raffinerie, où l’implantation de caravanes et d’habitations légères est interdite au titre du Plan de Prévention des Risques Technologiques. La préfecture explique avoir décidé de procéder à l'évacuation du site après une préparation "coordonnée" avec la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités, l’Office français de l’immigration et de l’intégration, la Police nationale et la Ville de Feyzin. Les différents acteurs sociaux qui interviennent régulièrement savaient qu'une évacuation aurait lieu, mais ils n'ont pas été prévenus de la date et de l'heure d'intervention. Contactée, la maire, Murielle Laurent, indique de son côté n'avoir été prévenue du passage à l'action des autorités que quelques heures avant celle-ci.
Relogements et expulsions
En quelques heures, les occupants ont été conduits dans le calme vers l'extérieur du site, et étaient dirigées vers d'autres sites d'hébergements. Des militants associatifs arrivaient sur place au compte-goutte alors que l'opération était en cours, pour tenter d'accompagner tant bien que mal les personnes évacuées. Parmi ces bénévoles, les membres du collectif La Calle (Coordination d'Actions pour le Logement à Lyon et ses Environs), qui regrettaient "un dispositif policier très massif", et estimaient que "très peu de propositions d'hébergement ont été annoncées". Mais de son côté, la préfecture du Rhône précise les chiffres : selon ses services, sur les 65 personnes évacuées, "48 personnes dont 21 mineurs ont été mises à l’abri dans un centre d’hébergement d’urgence géré par l’Armée du Salut, 3 personnes devaient être hébergées dans le cadre du dispositif d’aide au retour volontaire, et 14 personnes ont refusé la proposition de mise à l’abri dans le cadre du dispositif d’aide au retour volontaire". Les personnes concernées par le "dispositif d'aide au retour volontaire" sont à priori présentes illégalement sur le territoire. Ces dernières personnes devraient donc se voir délivrer une Obligation de Quitter le Territoire Français, menant à leur expulsion, après le rejet de leur demande de statut de réfugié par les services français de l'immigration et de l'intégration.