Ce jeudi 29 juin, le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes vote une délibération qui fait débat. Elle porte sur l'ouverture à la concurrence des trains express régionaux, les fameux TER. Un sujet préoccupant à bien des égards.
Le rassemblement s'est déroulé dans une ambiance "bon enfant", mais les esprits étaient préoccupés. Devant le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, ce jeudi 29 juin, les syndicalistes, une centaine, sont venus faire entendre leurs voix. Ils redoutent la mise en concurrence des lignes ferroviaires en région.
On dit non à cette mise en concurrence des TER. Quand on voit ce qu'il se passe à l'étranger, à chaque fois, les salariés sont victimes de dumping social, les usagers voient le service se détériorer et les contribuables paient davantage. Tout le monde est perdant.
Stéphane Boulade, représentant régional du syndicat SUD Rail
Un amendement a été déposé par l'exécutif pour apaiser les craintes des agents SNCF. "Une première victoire", aux dires du groupe des Écologistes qui avait entrepris la même démarche, avec l'inscription d'une "clause de respect impératif des garanties sociales, destinée à garantir un socle social fort dans les futurs cahiers des charges."
Lancer la procédure
La délibération du jour porte sur l'application d'une loi qui prévoit la mise en concurrence des TER pour une mise en œuvre en 2033. Il s'agit, dans un premier temps, de "lancer l'ouverture de la procédure" selon la majorité. Une période de dix ans va s'ouvrir pour définir les modalités pratiques de ce chantier. Prix, dessertes, offres, tout sera analysé et cadré selon le vice-président aux transports.
On a pris le temps de tirer les expériences des autres régions. Toutes les questions sont légitimes, on va continuer le dialogue. On déterminera le cahier des charges notamment concernant les tarifs, le nombre de trains et l'offre aux usagers.
Frédéric Aguilera, vice-président (LR) de la région AURA aux transports
Des inquiétudes à venir
La région AURA est l'une des dernières à se lancer dans ce vaste chantier de mise en concurrence. L'idée étant de proposer des "DSP" (Délégations de Service Public) à différentes entreprises. Le matériel, comme les rames ou les centres de maintenance, resterait propriété de la région. Elle confierait le fonctionnement du réseau à un, ou plusieurs exploitants. Une échéance qui inquiète les élus d'opposition.
On sera vigilant sur le service qui sera rendu aux voyageurs comme l'acquisition de nouvelles rames, l'électrification des lignes ou la réouverture de certaines lignes aujourd'hui fermées.
Johann Cesa, vice-président du groupe Socialistes-EELV-Démocrates au conseil régional
La région AURA possède le réseau ferré le plus important de France en termes de kilomètres et de trains qui circulent. Elle transporte chaque jour 220 000 voyageurs. À l'avenir, ils pourraient être encore plus nombreux à se déplacer par le rail. Les attentes sont nombreuses.