Les trois agents de sécurité ont été reconnus coupables de "non-assistance à personne en danger" par le tribunal correctionnel de Lyon après la mort d'un SDF autrichien l'hiver dernier, près du centre commercial Part-Dieu. Ils vont faire appel de leur condamnation.
"Mes clients sont extrêmement amers. Ils n'ont pas compris", a confié Me Laurent Bohé ce mercredi matin, au lendemain de la condamnation de ses trois clients par le tribunal correctionnel de Lyon pour "non-assistance à personne en danger" après la mort d'un SDF autrichien l'hiver dernier à Lyon, à proximité du centre commercial Part-Dieu. "Ce sont trois lampistes qui ont été condamnés. Ils ont fait ce qu'on leur avait demandé et sont surpris que leur hiérarchie n'ait pas été inquiétée ou entendue, et qu'elle échappe à ses responsabilités", a-t-il ajouté.
Kylian L., Hassani S.et Christian T. ont été condamnés à une peine de trois ans de prison avec sursis. Des condamnations conformes aux réquisitions du ministère public." C'est le maximum de la peine prévue par la loi", indique l'avocat. À l'audience, le 7 juillet dernier, Me Laurent Bohé avait plaidé la relaxe.
Mort d'un SDF
Le SDF autrichien est mort le 23 décembre 2022. Il a été retrouvé sans vie, gisant sur quelques cartons, à proximité du centre commercial de la Part-Dieu et de la bibliothèque municipale. D’après l’autopsie, il serait mort d’une intoxication et d’une détresse respiratoire aiguë.
La veille, trois agents de sécurité avaient été envoyés pour déloger le sans-abri qui s’était allongé devant une issue de secours du centre commercial. Ils avaient déplacé l'homme et l'avaient laissé à l'extérieur du centre commercial.
"Ils n'ont fait que suivre les instructions"
Deux des trois agents condamnés étaient employés en intérim. "On leur fait payer quelque chose qu'ils estiment ne pas être de leur responsabilité," a insisté l'avocat, "d'autant qu'ils n'avaient pas été alertés sur la situation de cette personne. Ces agents ont agi sur instruction d'un opérateur vidéo. Mais les vidéos ont disparu, les employeurs n'ont pas été capables de les retrouver", précise Me Bohé. Des vidéos qui auraient peut-être permis de faire la lumière sur la chaîne de responsabilités, selon le défenseur.
À ce jour, seuls deux de ses clients travaillent encore dans ce secteur d'activité et cette condamnation n'est pas sans conséquences. Pour exercer leur profession, les agents de sécurité doivent présenter un casier judiciaire vierge. Les trois hommes ont fait savoir, par la voix de leur avocat, qu'ils allaient se pourvoir en appel. Ce renvoi devant la justice pourrait prendre un an.