La cour d'appel de Lyon a reporté au 2 avril 2021 sa décision de rouvrir ou non le dossier de Myriam Sakhri, gendarme retrouvée morte dans une caserne de Lyon en 2011. Sa famille n'a jamais cru à la thèse officielle du suicide. La chambre de l'instruction devait rendre son délibéré ce matin
Le dossier de Myriam Sakhri, gendarme retrouvée morte dans une caserne de Lyon en 2011, sera-t-il rouvert ? La chambre de l'instruction devait rendre son délibéré ce mardi matin, 30 mars 2021, mais les magistrats l'ont prorogé de trois jours sans explication, selon l'avocat de la famille, Me Vincent Brengarth.
Depuis une décennie, la version officielle veut que la jeune femme de 32 ans se soit suicidée dans la nuit du 23 au 24 septembre 2011, avec son arme de service dans son appartement de fonction, après avoir appris sa prochaine comparution devant un tribunal pour deux affaires liées à l'exercice de sa profession.
Myriam Sakhri se plaignait cependant depuis des mois d'être harcelée par des collègues et sa hiérarchie. Un mot retrouvé à ses côtés, écrit de sa main et rédigé en ces termes: "Merci à G. le connard!", désignait le colonel qui commandait à l'époque la gendarmerie du Rhône.
Après un premier classement de l'affaire, sa famille avait porté plainte, déclenchant l'ouverture d'une information judiciaire en 2012. Celle-ci a débouché sur un non-lieu en 2013, confirmé en appel en 2014 puis par la Cour de cassation en 2015, les magistrats écartant tout harcèlement.
De nouveaux éléments
En novembre dernier, les proches de la défunte ont transmis à la justice de nouvelles attestations de témoins éclairant d'un jour nouveau le contexte de travail de la défunte, ainsi que le rôle joué par le colonel G. - devenu général depuis - dans la dénonciation des faits reprochés à la gendarme.
Le 26 janvier, Me Brengarth avait plaidé la réouverture du dossier devant la chambre de l'instruction, avec le soutien du parquet général qui a requis de reprendre l'information judiciaire sur charges nouvelles, des chefs de "harcèlement" et "homicide involontaire".