Municipales 2020 : les points à retenir du débat à Villeurbanne diffusé sur France 3 Rhône-Alpes

A Villeurbanne, 2 candidats s'opposent au second tour des élections municipales. Le 1er adjoint Prosper Kabalo conduit la liste LREM, et à sa gauche, Cédric Van Styvendael s'est allié aux écologistes d'EELV. Un débat assez tendu entre les deux hommes.

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Villeurbanne est la deuxième commune la plus peuplée de la Métropole de Lyon, et la 20e ville la plus peuplée de France, avec environ 150.000 habitants.

► La "voisine" du nord-est de Lyon est célèbre pour son quartier des gratte-ciel art déco, et son club de basket multi champion de France. Elle est connue pour être un imprenable bastion de gauche. 

► Les effectifs de la police municipale sont passés de 18 à 52 en une dizaine d'années, avec une centaine de caméras de vidéo-protection. Les effectifs de la police nationale, eux, ont baissé d'une cinquantaine d'agents depuis 2002.

► 93% des habitants vivent dans des immeubles collectifs.

► Au premier tour, la participation a été catastrophique: seulement 30.5%, pour départager 8 listes en présence.  Beatrice Vessiller menait la liste EELV, elle a fusionné avec la liste Gauche unie de Cédric Van Styvandael.

 

Le 1er adjoint - candidat

Prosper Kabalo est le 1er adjoint du maire sortant Jean-Paul Bret. Il va donc affronter le candidat de la gauche. Avec un potentiel de voix d'environ 60%, la gauche réunie et les verts jouent sur du velours, mais Prosper Kabalo veut y croire jusqu'au bout.

A la question de savoir si le match est déjà plié, il répond: "Non. Il y a un deuxième tour, on peut même dire que c'est une nouvelle élection qui se joue le 28 juin. Quand on participe à une finale, on n'a qu'un objectif, c'est la gagner. On a eu pratiquement 70% d'abstention au 1er tour."

Prosper Kabalo étant à la fois 1er adjoint et candidat, il assume cette position originale: "je ne renie pas l'appartenance à la gauche. Je me considère toujours être à gauche. Je ne renie pas mon passé avec Jean-Paul Bret, ni ma famille politique." 

Prosper Kabalo figure également sur la liste de David Kimelfeld pour les Métropolitaines.

 

L'accord PS / EELV

Lors d'une conférence de presse le 29 mai dernier, chacun gardait ses distances, nous étions alors encore en plein confinement, mais il fallait officialiser cette annonce. Les projets du PS et d'EELV ont trouvé des points de convergence, marquant un tournant dans cette élection.

"Je n'ai jamais fait de politique"

► Cédric Van Styvendael  précise: "Ce qui m'intéresse c'était de rassembler les forces de gauche et les forces de progrès qui avaient envie d'un projet d'envergure pour Villeurbanne. Ce qui me différencie de l'équipe qui est en face de moi, c'est que je n'ai jamais fait de politique, je n'ai jamais été élu. Je veux bien prendre ma part pour ce qui est d'un bilan, mais c'est en tant que citoyen ou de militant au Parti Socialiste; ce n'est pas mon bilan."

► D'autres personnes sont quand-même des habitués de la politique sur cette liste de gauche: "On vient d'annoncer la composition de cette liste. 75% des membres n'ont jamais été élus. 25% ont été élus, donc ça permet d'avoir une forme de garantie d'expérience. 13% étaient dans l'équipe de Jean-Paul Bret. J'assume de m'engager à la suite du travail qui a été fait par cette équipe. Mais il y a un fort renouveau."

 

D'un extrême à l'autre ?

► Prosper Kabalo attaque son adversaire sur la présence de partis "extrêmes" dans la liste de son adversaire. "Sa liste est composée de l'extrême-gauche. Il y a la France Insoumise. Il y a le Covra (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Antilibéral), un parti anti-libéral. Moi je suis très inquiet pour l'avenir de Villeurbanne. Cédric Van Styvendael est allé chercher très à gauche du Parti Socialiste qu'il représente aujourd'hui.

► Le candidat se défend: "Sur les extrêmes on ne va pas refaire le débat, il se fait à Lyon. Alors il va y avoir les chars sur la place Bellecour, et ils arriveront sur la place Lazare Goujon... Il faut se détendre ! Le Parti Communiste est plus à gauche que la France Insoumise, et vous avez siégé avec le Parti Communiste pendant de très nombreux mandats. Les gens de mon équipe n'ont pas des idées extrêmes, ce sont des gens qui sont extrêmement engagés. Aucun membre de mon équipe n'a pu être pris sur des propos déplacés ou qui ne sont pas en phase avec des valeurs "

► Prosper Kabalo insiste: "Il sont en phase avec des partis extrêmes. Jamais le Parti Communiste n'a souhaité désarmer la Police Nationale. Alors que la France Insoumise a dit récemment par la voix de Jean-Luc Mélenchon qu'il fallait désarmer la Police. Si c'est avec cela que nous allons être protégés à Villeurbanne, il y a du souci à se faire."

Cédric Van Styvendael affirme que le leader de la France Insoumise n'aurait pas donné son accord pour une candidature unie à Villeurbanne. Ses colistiers l'auraient rejoint sans l'accord de Jean-Luc Mélenchon. "Je me trouve donc dédouané."

 

Quelle sécurité, dans un contexte tendu à Villeurbanne ?

Après la récente fusillade dans le quartier du Tonkin, Prosper Kabalo a-t-il été surpris ?

"La sécurité n'est pas un mot tabou, à l'inverse de certains partis qui composent votre liste. Moi j'ai été choqué par les propos que vous avez tenu dans le Progrès, avec un camping-car qui accueillera des policiers pour recueillir des plaintes!"

Cédric Van Styvendael acquiesce de la tête.

"Déjà la police municipale ne peut pas recueillir des plaintes, c'est la police nationale. Ensuite vous dites qu'ils seront là pour l'intranquillité et les nuisances sonores. J'oserais dire bienvenue à Villeurbanne. Si la police n'est là que pour ces types de problème, alors oui je suis très inquiet. L'angélisme ça suffit. Le déni ça suffit." Prosper Kabalo rappelle que selon lui, la mairie est en capacité de doubler les effectifs de la Police Municipale et de généraliser la vidéo-surveillance.

C'est un peu fort de café !

Cédric Van Styvendael rappelle qu'il souhaite 50% d'effectifs en plus pour la police municipale, et qu'il veut maintenir la vidéo-surveillance déjà en place. Il attaque à son tour son adversaire: "Pardon de le formuler ainsi, mais recevoir des leçons en matière de sécurité avec une tête de liste qui a dans son équipe l'adjoint actuel à la sécurité, c'est un peu fort de café!" Il plaide pour l'installation de 2 antennes de police municipale à Villeurbanne, une au Tonkin et une à Grandclément. 

Il cite l'exemple de Montpellier où des équipes de police mobiles reçoivent les habitants de façon "mobile". "J'ai pris l'image du camping-car pour que les gens comprennent, mais surtout ça permet de ne pas attendre d'avoir les bâtiments pour installer immédiatement ces antennes de police municipale de proximité."

Cédric Van Styvendael l'affirme: "Oui, la présence de la police municipale peut gêner les petits trafics ou dissuader les acheteurs."

On a un peu ferraillé

Sur la vidéo-protection qui est aujourd'hui en place, la majorité précédente était plutôt méfiante ou carrément contre. Prosper Kabalo le confirme: "c'était un des points d'opposition avec Jean-Paul Bret et avec l'adjoint à la sécurité qui m'a rejoint. On a un peu ferraillé, mais finalement Jean-Paul Bret a décidé d'installer enfin la vidéo-surveillance et d'armer la police municipale. J'ai eu un point de désaccord, je n'étais pas le maire. Je souhaite des îlotiers; et doubler les effectifs. C'est une priorité."

 

Pour revoir l'intégralité du débat:

 

La fin de l'ère Jean-Paul Bret

Avec ses lunettes vertes et carrées, l'homme ne passait jamais inaperçu. L'ancien député PS était maire de Villeurbanne depuis 2001. Il passe son tour désormais, après 40 ans de vie politique, et en soutenant évidemment le candidat de la gauche unie Cédric Van Styvendael. 

► Pendant ses mandats, il a été un soutien de Manuel Valls, puis de Benoît Hamon. Il se montrait au départ méfiant devant les caméras de vidéo-protection, avant de les installer finalement. Plus récemment, il a lancé une vaste opération de rénovation urbaine dans le quartier des gratte-ciel pour prolonger la voie du tramway en plein centre-ville. 

► Avec la crise du coronavirus et le report du second tour, Jean-Paul Bret est resté maire quelques mois de plus que prévu, comme il l'avait annoncé sur notre antenne. Mais pour gérer la crise, le 1er adjoint aux Finances, Prosper Kabalo, ne faisait pas partie de la cellule de crise, pas plus que ses soutiens.

Les résultats du 1er tour

  • Cédric Van Styvendael - PS : 33,3%
  • Béatrice Vessiller - EELV : 27,5%
  • Prosper Kabalo - Union du centre : 14,9%
  • Thibaut Garnier - Rassemblement National : 7,6%
  • Clément Charlieu - Les Républicains : 4,7%
  • Philippe Vieira - Divers gauche : 3,3%
  • Nadia Bouhami - Extrême gauche : 1,5%

 

Les 3 premiers candidats continuent la course pour le fauteuil de maire. Les autres listes, en-dessous des 10%, ont été eliminées.

Après un débat assez tendu donc entre les deux hommes, ce seront aux électeurs de les départager dimanche 28 juin.

 

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