Un restaurant casher de Villeurbanne a été vandalisé dans la nuit du 2 au 3 septembre. Un acte antisémite qui a choqué les propriétaires. Quarante-huit heures après les faits, ils se disent "angoissés", mais prêts à continuer leur activité.
Sur la vitrine du restaurant situé dans une rue paisible de Villeurbanne, les tags sont encore visibles. Dans la nuit de lundi à mardi, à la peinture rouge, a été inscrit "Free Gaza".
Ce mercredi matin, à la peinture blanche, cette fois, une autre inscription précise, comme une réponse : "Ici, nous sommes pour la paix, ban de lâche" (sic).
La propriétaire, rencontrée ce matin, se dit angoissée, mais déterminée à poursuivre son activité.
On va rouvrir avec la force et les soutiens. Des tensions, il y en a depuis le conflit. Mais en arriver là ! On est en France, on ne va pas importer le conflit en France quand même.
Cindy fèvre, responsable du restaurant "O'laffa"
"Après plusieurs jours on a beaucoup de colère. On est pour la paix, on a chacun nos opinions et on n'est pas là pour se taper dessus" tient à dire Michaël Fèvre, le propriétaire. "La communauté juive est souvent visée et nous ici on a l'impression d'être stigmatisés alors qu'on n'importe pas le conflit. On a vu une vidéo de notre restaurant qur les réseaux sociaux qui diffuse des contre vérités,laissant croire qu'on n'aimait pas les musulmans alors ça peut être très dangereux pour nous. Là on a beaucoup de stress et d'angoisse, on a peur pour nos enfants. On va rouvrir en espérant que ça ne se reproduira pas".
"Le monde est dingue"
Depuis les faits, de nombreux témoignages affluent dans le restaurant. Aux alentours, les riverains se disent "écœurés". Une voisine explique : "ça fait 20 ans que j'habite ici, je n'ai jamais vu ça, le monde est dingue".
"Il est particulièrement intolérable de constater que ce n’est pas la première fois qu’un commerce de Villeurbanne est la cible de tels actes". a commenté le CRIF Auvergne Rhône Alpes qui "déplore une recrudescence inquiétante des violences antisémites dans la région". Le maire, Éric Van Styvendel, s'est rendu sur place et a fermement condamné cet acte dans un message de soutien à la communauté juive adressé à Richard Zelmati, président du CRIF local.
La Licra Auvergne Rhône Alpes "demande aux pouvoirs publics une réction vive et rapide afin de garantir la sécurité de chacun et le pacte républicain. "En important le conflit israëlo palestinien, en faisant des amalgames dangereux entre Juifs et Israéliens, les auteurs de ces actes antisémites attisent la haine qui conduit au déferlement de violence".
Les gérants ont déposé plainte pour "dégradations volontaires à caractère antisémite".