"On veut être sûrs de l'innocuité de ces produits". Collectifs et riverains demandent la suspension du projet d'Arkema devant le tribunal administratif de Lyon

Ce mardi 10 septembre, une audience se tenait devant le tribunal administratif de Lyon en référé suspension. L’affaire oppose des collectifs et associations environnementales à la société Arkema à propos de la mise en service d’un nouveau réacteur à Oullins-Pierre-Bénite. La décision du juge des référés est attendue ce vendredi 13 septembre 2024.

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Les collectifs et associations qui se battent contre les polluants éternels réclamaient ce mardi 10 septembre devant le tribunal administratif de Lyon la suspension immédiate de l'arrêté préfectoral qui encadre et autorise le fonctionnement d'un troisième réacteur dans l'usine Arkema. Dans leur communiqué, les requérants demandent "la suspension immédiate" de l'arrêté autorisant "un industriel à produire plus, sans fournir de preuve de l’innocuité de cette nouvelle activité sur l’environnement et la santé environnementale sur un territoire déjà bien dégradé à ce sujet".

Ce recours devant la justice administrative s’inscrit dans la continuité du recours précédent du 31 mai dernier contre l’extension de Daikin sur le même site et pour lequel le Tribunal administratif de Lyon avait acté la suspension de l’activité de l’entreprise. 

Étude d'impact préalable

"Il s'agit d'obtenir la suspension du projet eLynx, qui est l'extension de l'usine Arkema produisant du PVDF utilisé pour les batteries électriques. On estime qu'elle est susceptible d'avoir de nouvelles incidences négatives notables qui n'ont pas été étudiées préalablement à l'autorisation de l'extension," a expliqué Me Sébastien Becue, avocat des requérants. 

On demande la suspension. Arkema aurait dû faire l'étude d'impact avant d'avoir l'autorisation de créer ce nouveau réacteur.

Me Sébastien Becue

avocat des associations requérantes

"Il y a un risque pour l'environnement et il n'a pas été évalué avant l'autorisation de l'extension. C'est un nouveau réacteur de création de PVDF". Le risque : l'émission de PFAS, polluants éternels. "Nous craignons un accroissement de la contamination de l'environnement du site, déjà très contaminé. Ce nouveau réacteur va potentiellement émettre de nouveaux polluants éternels", a résumé l'avocat. Les nouvelles incidences n'ont pas été étudiées selon les opposants à l'extension. 

Jean-Paul Massonnat, membre du collectif "Bien vivre à Pierre-Bénite". "Il y a deux ans, on imaginait qu'aujourd'hui, on en serait à la dépollution... on est obligé de continuer à se battre." Le 

"Requête paradoxale"

Pour Maitre Elodie Simon, avocate de l'industriel, c'est une requête "paradoxale". "On est face à un site industriel Seveso qui fait l'objet d'une communication extrêmement encadrée". "Pour nous, cet arrêté préfectoral va dans le bon sens", assure l'avocate d'Arkema. "Il permet d'assurer la transition vers la fabrication de PVDF sans utiliser de surfaçant PFAS, c'est une vraie amélioration de la performance environnementale, tout en restant dans un volume de production qui ne change pas. Demander la suspension de cet arrêté préfectoral me paraît paradoxal". 

Les associations et riverains sont inquiets pour leur santé et redoutent un surcroît de pollution. "On a tellement d'interrogations, il y a tellement de non-dits que ça ne peut pas être satisfaisant. On a toujours l'impression d'être les oubliés des débats", déplore Thierry Mounib, président de l'association "Bien vivre à Pierre-Bénite". "Si un process laisse des doutes, il faut ne pas le mettre en application".  "On veut être sûrs de l'innocuité de ces produits", assure ce dernier.

Le juge des référés rendra sa décision ce vendredi 13 septembre 2024.

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