Pédophilie : "Cette Eglise ça ne vaut plus le coup!" Le coup de gueule des catholiques de Lyon après l'affaire Santier

Le collectif Agir pour notre Église a accompagné et soutenu un rassemblement de catholiques organisé dans toute la France et notamment place Saint-Jean à Lyon ce dimanche 30 octobre 2022. Entre colère et désillusions les laïcs demandent à être entendus sur les affaires de pédophilie.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans plusieurs villes de France, des croyants catholiques se sont donné rendez-vous pour afficher leur colère et leurs exigence d'une Eglise plus honnête concernant les affaires de pédophilie. A l'appel du collectif Agir Ensemble pour notre Eglise un rassemblement a été organisé devant la cathédrale Saint-Jean à Lyon. 

"Un an après la remise du rapport de la CIASE, les catholiques ont en effet découvert via l’affaire Santier qu’au-delà des efforts louables de la Conférence des évêques de France, aucune leçon concrète n’avait été tirée par les évêques, notamment en matière de transparence dans la gestion des clercs mis en cause ou condamnés" précise le collectif. 

Michel Santier, prêtre à Coutances, en Normandie, demandait à de jeunes adultes de se déshabiller pendant les confessions. Des faits signalés en 2019, mais ce qui choque c'est à nouveau le mécanisme de silence de l'institution religieuse qui a mis l'homme à la retraite dans une abbaye, sans faire de signalement. 

Les laïcs veulent se faire entendre 


Quelques jours avant une nouvelle session plénière des évêques à Lourdes, les organisateurs des rassemblements demandent "de la part de chaque évêque et de chaque supérieur de congrégation de France des engagements concrets :

  • tout signalement remonté à l’évêché sera transmis sans délai au procureur de la République 
  • toute ouverture d’enquête ou ancienne condamnation sera annoncée au conseil paroissial du clerc mis en cause, de même qu’à celui de toutes ses anciennes et futures affectations ;
  • tout clerc condamné pour abus sexuel sera suspendu de tout ministère ;
  • tout évêque qui manquera à ces obligations présentera immédiatement sa démission au Pape."

"Je suis là aujourd'hui pour dire notre colère car on voit qu'il y a encore une logique de silence chez les évêques" explique calmement mais non sans colère une manifestante. "Les catholiques, les fidèles, n'étaient pas auprès des victimes auparavant mais aujourd'hui progressistes et conservateurs sont réunis pour voir qu'on est là. Même si ça n'est pas dans notre culture de manifester nous montrons que nous sommes là" insiste-t-elle. 

"Il faut attendre que les journalistes révèlent ce qu'il se passe pour que les évêques réagissent. Il y a peut-être encore d'autres victimes qui ont l'impression que leur parole n'est pas la bienvenue et ça n'est pas normal." 

330 000 victimes 

"Il est temps que ça cesse, il faut que la lumière soit faite!" affirme un autre manifestant brandissant une pancarte en référence à la Genèse 1,3 : "Que la Lumière soit, et la lumière fut". 

"J'organise des spectacles sur l'Evangile et il n'y a pas un endroit où on ne me dit pas : cette Eglise ça ne vaut plus le coup. Les abus, les mensonges, les choses cachées doivent cesser. Il y a un an, les évêques disaient qu'ils allaient faire la lumière et pourtant ils savaient pour l'affaire Michel Santier." 

Il faut que les laïcs s'expriment et disent ce qu'ils en pensent car le ménage est loin d'être fait

membre du collectif Agir Ensemble pour notre Eglise

Cette journée de mobilisation était intitulée " On veut sortir les poubelles de l'Eglise". Un an après la publication du rapport accablant de la commission Sauvé cette action rappelle que la pédophilie dans l'Eglise aurait fait près de 330 000 victimes depuis les années 50 en France. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information