Ce mardi 24 janvier, le maire de Charly a annoncé le retrait des vitraux de l'Église de la commune peints par le prêtre accusé de pédophilie, Louis Ribes. Depuis un an, les victimes demandaient leur retrait. La mairie souhaite leur apporter son soutien.
Depuis un an, les victimes de Louis Ribes, un prêtre accusé de pédophilie, attendaient la disparition des vitraux de l'église de la commune de Charly que ce dernier, mort il y a 28 ans, a peint. Ce mardi 24 janvier, le maire de la commune, Olivier Araujo (DVD) a annoncé que les onze vitraux vont être enlevés.
"Apporter notre soutien aux victimes"
Dans un communiqué, la mairie explique avoir été "sollicitée par plusieurs médias à propos de la publication d’une pétition portée par l’association BeBraveFrance et le Collectif des victimes de Louis Ribes, réclamant le retrait par la Mairie de Charly de l’ensemble des œuvres de Louis Ribes présentes dans l’Église de Charly".
Elle ajoute que : "Dès que l’affaire des actes de pédocriminalité de Louis Ribes a été révélée il y a plus d’un an, un travail collaboratif a été initié et la municipalité de Charly s’est toujours tenue à disposition pour échanger et décider collectivement, et en premier lieu avec les victimes, du devenir des vitraux présents dans l’Eglise de Charly".
La priorité de la mairie reste "d’apporter notre soutien aux victimes, par la mise en œuvre des mesures susceptibles de leur permettre d’obtenir réparation et de ne pas souffrir davantage".
Les victimes attendent maintenant les actes
"On comprend les victimes. On a échangé avec l'association et le collectif aujourd'hui avant de prendre la décision", précise Olivier Aurojo. Il ajoute : "Il y a un an, on ne connaissait pas l'ampleur du phénomène. Au sein de la commune, ça a lancé l'éternel débat : faut-il séparer l'œuvre de l'artiste." Même si le maire assure n'avoir pas entendu un seul habitant demander le retrait des vitraux, "dès le départ, on s'était engagé à les enlever si la demande était faite".
De son côté, Luc Gémet, une des victimes de Louis Ribes, se réjouit de l'annonce. "Même si ce n'est que de la communication pour l'instant", il attend maintenant les actes, "mais c'est déjà une bonne nouvelle", pour lui qui "espère avoir justice et réparation avant de mourir".
Le "Picasso des églises"
Le père Louis Ribes, surnommé "le Picasso des églises", est soupçonné d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs dans les années 70-80, dans les diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble-Vienne.
"Nous avons acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits". Dans un communiqué publié le 13 janvier dernier, le diocèse de Lyon , le diocèse de Grenoble-Vienne et celui de Saint-Etienne reconnaissaient l'existence d'une nouvelle affaire de pédophilie au sein de l'Eglise.
Le père Louis Ribes, décédé en 1994 à 74 ans, a fait l'objet, durant l'été 2021, de signalement par des victimes présumées, auprès du diocèse de Lyon. Le diocèse de Lyon évoque les témoignages que "plusieurs personnes" lui ont adressés. Dès lors, les responsables du diocèse de Lyon "expriment aux personnes victimes du père Ribes leur profonde compassion, leur honte qu'un prêtre ait pu commettre de tels actes". Dans son communiqué, le diocèse diffuse par ailleurs une adresse mail à l'attention d'éventuelles victimes encore inconnues pour qu'elles se fassent connaître auprès du bureau diocésain d'accueil des victimes : signalement@lyon.catholique.fr.