"La situation actuelle de l'épidémie n'est absolument pas comparable avec ce qui s'est passé en mars et avril dernier, mais les HCL s'organisent". Les Hospices Civils de Lyon ont fait un point de situation ce mardi 15 septembre 2020 quant à l'éventuelle deuxième vague de coronavirus Covid-19.
Le nombre de cas, les appels au Samu, les hospitalisations... Tous ces indicateurs sont à la hausse depuis la fin août, observe-t-on au sein des Hospices Civils de Lyon. Mais "la situation actuelle de l'épidémie n'est absolument pas comparable avec ce qui s'est passé en mars et avril dernier"a tenu à rassurer Raymond Le Moign, le directeur général des HCL en guise de préambule. "Nous sommes sur une dynamique qui peut prendre une phase exponentielle" a indiqué, dans la foulée, le Pr Bruno Lina lors de cette conférence de presse, organisée le 15 septembre 2020, à l'hôpital de la Croix-Rousse.
Patients Covid en réanimation : le seuil d'alerte n'est pas loin
Au 15 septembre 2020, 30 patients sont pris en charge dans les services de réanimation des Hospices Civils de Lyon. Après avoir fait face à la 1ère vague du coronavirus, le système hospitalier a fixé un seuil d'alerte. Le Pr Jean-Christophe Richard, chef du service de médecine intensive et réanimation, précise que ce seuil correspond à plus de 25% des lits en réanimation occupés par des malades Covid. Autrement dit, 39 patients.Les Hospices Civils de Lyon se préparent. La cellule de crise va être réactivée dans la semaine, avec des réunions qui seront reprogrammées tous les deux jours pour faire le point. "Nous serons de nouveau capables d'accueillir un grand nombre de patients" affirme Olivier Claris. Le président de la commission médicale des HCL rappelle qu'il existe actuellement 139 lits de réanimation. "Nous sommes capable de monter à 199 lits dans une première phase, sachant qu'au plus fort de la crise, en mutualisant les ressources disponibles, nous sommes montés jusqu'à 280 lits".
Réorganiser les activités et assurer la continuité des soins
Pour la gouvernance des Hospices Civils de Lyon, une réorganisation des activités est inéluctable en cas de flux massif de malades Covid au sein des hôpitaux. Résultat : il y aura une diminution de la capacité opératoire en plusieurs paliers. "Chaque site hospitalier fera des propositions pour moduler son activité. Et les décisions seront prises localement"."Il n'y aura pas de déprogrammation massive et brutale" affirme toutefois le président de la commission médicale des HCL. Olivier Claris mise de nouveau sur une coopération entre établissements publics et privés, pour maintenir une situation la plus homogène possible. L'enjeu majeur est de pouvoir assurer la continuité des soins.
Des capacités de dépistage encore accrues
Depuis le 31 août 2020, les HCL réalisent 1.000 à 1.600 tests Covid chaque jour. Une capacité de dépistage qui devrait encore augmenter pour "atteindre les 2.500 à 3.000 tests par jour, à la mi-- octobre".Le chef du service de bactériologie, Frédéric Laurent, détaille le dispositif mis en place par les HCL: un centre à l'hôpital de la Croix-Rousse, ouvert à tous, sur prise de rendez-vous, un centre de dépistage dans chaque groupement hospitalier (4 au total) pour les soignants.
13.000 tests ont été réalisés avec les sapeurs-pompiers à l'aéroport, avec une positivité de l'ordre de 3.5%. Plus de 5.000 tests ont également été réalisés à la sortie du métro de Lyon avec des résultats connus dans un délai moyen de 25 heures.
Le taux de positivité moyen est à peu près de 7%, que ce soit au sein de la population ou parmi les professionnels de santé.
"Nous ne sommes pas les seuls dans la bataille"
L'hôpital s'organise pour faire face à une nouvelle vague de Covid-19. Les HCL ont leur plan de bataille. Mais cela ne fait pas tout, comme a tenu à le souligner Florence Ader, qui pilote l’essai clinique Discovery à l'hôpital de la Croix-Rousse."Il ne faut pas repasser en phase exponentielle de l'épidémie. On n'est pas les seuls dans la bataille. C'est une responsabilité générale. La population ne doit pas baisser la garde sur les comportements, les gestes barrière, la vigilance", a déclaré devant la presse le Pr Ader.
Précaution, prévention, grande prudence, les termes résonnent dans les prises de parole des uns et des autres. "Le virus est exactement le même. Il n'a pas changé. Le panorama actuel, c'est que l'ensemble des tranches d'âge, et notamment les plus fragiles commencent à être atteints. Il faut être très prudent", estime le professeur Bruno Lina.
Lors de la "première vague", 406 malades Covid ont été prise en charge par les HCL. Ils sont 57 depuis le mois de juillet.