Polémique à Décines autour de la distribution de repas pour les populations démunies

A l'occasion d'un appel à projet, la mairie de Décines n'a pas renouvelé la convention qui la liait, depuis 26 ans, à l'association CADIS, qui assurait la distribution de repas aux plus démunis. Cette dernière perd son local d'activités, en plein hiver. La mairie assume un "choix qualitatif"

Le CADIS (collectif alimentaire décinois et d'initiative solidaire) est une association loi 1901, reconnue d'utilité publique, qui a vu le jour en mai 1994. Elle intervient auprès des personnes les plus démunies à Décines, en leur apportant des colis alimentaires et d'hygiène, une fois par semaine. En 2020, l’association a distribué l'équivalent de 35000 repas. "Nous avons du faire face également à l'épisode de pandémie avec des mesures de précaution très drastiques et nous avons mis tout en oeuvre pour assurer la continuité de notre mission, avec le concours du CCAS décinois" rappelle sa présidente Myriam Belafekir. 

Fin octobre, la municipalité décide de modifier ce fonctionnement: "Comme toutes les collectivités locales, nous faisons des appels à projet. Nous avons effectivement décidé, pour améliorer la prestation, d’en conduire un concernant la distribution des repas à Décines. Deux associations ont répondu à cet appel. C’est le Conseil d’administration du CCAS (composé d’agents, d’élus..) qui a, en respectant les critères définis, sélectionné l’association Entraide" explique la Municipalité. Cette dernière ne renouvellera donc pas sa convention actuelle avec le CADIS. Ce que sa présidente a du mal à accepter : " Cette association qui a 26 ans d'existence a depuis toujours répondu à ses obligations, alors pourquoi aller chercher une autre structure non-décinoise pour assurer la mission d'aide alimentaire ?

Un choix qualitatif, pour la municipalité

La mairie de Décines répond par une volonté de mieux servir ses habitants : "Il s’agissait de choisir le meilleur projet qualitatif pour les Décinois. C’est le plus important pour nous. Ce qui a fait la différence, c’est la diversité du projet de l’association retenue. Cela va au-delà de l’aide alimentaire. Ils vont notamment animer des ateliers sur la santé, l’équilibre alimentaire, les droits et les devoirs du citoyen ou encore l’expression artistique. Ils vont également proposer une aide alimentaire adaptée à certains publics spécifiques, comme les personnes en situation de handicap, par exemple. On a sélectionné une association régionale, basée à Meyzieu. Entraide va bientôt créer une branche à Décines" nous a-t-on expliqué. 

Nous sommes à la rue

Myriam Belafekir, présidente du Cadis


L'association Cadis doit donc partir début janvier et n'aura plus de subvention municipale. "En date du 1er janvier, nous sommes à la rue car aucune proposition de remplacement de locaux ne nous a été faite malgré notre demande. Nous avons tenté de négocier pour pouvoir rester un ou deux mois de plus, le temps de trouver d'autres locaux et il nous a été répondu non, alors que nous n'avons eu que deux mois pour trouver un local" déclare Myriam Belafekir. La mairie n'ignore pas le problème : "L’appel à projet a eu lieu fin octobre 2020. Le local lié à cette mission est indispensable pour un démarrage des prestations dès le 1er janvier 2021. Nous avons répondu au Cadis que nous allions essayer de leur trouver d’autres locaux. On tentera de leur trouver une solution" assure-t-on en mairie. 

Un choix politique ?

Le Cadis, créé sous une autre majorité, considère désormais cette décision comme un choix politique. "Le choix de la municipalité nous parait complétement injuste, sachant que notre association est appréciée de tous les Décinois pour les services qu'elle rend auprès des personnes fragilisées. Chacun de nos bénévoles a su tisser des liens de confiance patiemment établis entre eux et les bénéficiaires. Rompre ce lien pendant cette période si difficile, c'est prendre le risque de fragiliser davantage une population dans une situation de plus en plus précaire" ajoute sa présidente. L'argument politique est balayé par le cabinet de la Maire "C’est eux qui transforment cette décision en choix politique. Si ce changement avait réellement eu lieu pour de telles raisons, cela aurait été réalisé durant le premier mandat, et sans attendre 6 ans" nous a-t-on rétorqué.
 

 
 

 

 

 
 
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