Huit personnes avaient été interpellées le 2 mars 2024 lors d'une action militante sur le site d'Arkéma à Pierre Bénite près de Lyon. Elles ont été déférées devant par le Parquet pour participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou de dégradations de biens.
Des membres des collectifs Extinction Rebellion et Youth for climate avaient réussi à s'introduire à l'intérieur du site Arkéma de Pierre Bénite, près de Lyon, le samedi 2 mars.
Près de 300 militants activistes s'étaient mobilisés,et environ 150 d'entre eux ont pu enter dans l'enceinte d'Arkema, pour dénoncer les pollutions aux PFAS dont est accusée l'entreprise Arkema de Pierre-Bénite, près de Lyon. De nombreuses forces de police sont intervenues et ont procédé à des interpellations.
Huit personnes interpellées et placées en garde à vue ont été poursuivies "du chef de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou de dégradations de biens. L’une d’entre elles est en outre poursuivie du chef de violence sur un fonctionnaire de la police nationale n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail" indique le parquet de Lyon.
Cinq autres personnes sont également poursuivies pour dégradations en réunion et pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement biologique destiné à l’identification de leur empreinte génétique. Ce type d'infraction peut en effet aboutir pour les personnes soupçonnées à une inscription au FNAEG, Fichier National des Empreintes Génétiques.
Pierre Bénite, au sud de Lyon, fait partie des sites les plus touchés en France par les perfluorés. En juin 2023 France 3 Rhône-Alpes révélait pour la première fois la présence de PFAS dans le sang des riverains de la plateforme industrielle. Ces polluants éternels et toxiques sont soupçonnés d'être à l'origine de nombreuses maladies.
Le 4 mars 2024 préfecture du Rhône a pris de nouvelles recommandations "pour limiter autant que possible l’exposition aux PFAS". Dans un rayon de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de l’usine Arkema, il est conseillé de "ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers de ce secteur", et de "ne pas utiliser l’eau des puits privés, ni les eaux pluviales, et ce quel qu’en soit l’usage".
Considérées comme toxiques, les substances per- et polyfluoroalkylées peuvent persister dans l’environnement pendant des siècles et pendant plusieurs années dans nos organismes. Constatation similaire avenue de la Terrasse, sur l'eau de pluie cette fois : des résultats 10 fois au-dessus de la limite.