PORTRAIT. "C'est une question de passion et d'envie" : fabricant de cors des Alpes, Sandro Faïta perpétue un héritage montagnard

Le cor des Alpes, instrument ancestral montagnard, fait de plus en plus d'adeptes ces dernières années. Un grand rassemblement de sonneurs se tiendra samedi 23 et dimanche 24 septembre en Isère. L'un des rares artisans fabriquant encore cet instrument, Sandro Faïta, s'y rendra pour mettre en valeur ce patrimoine vivant.

C'est un instrument unique au monde qui servait autrefois, aux bergers à communiquer d’une vallée à l’autre. Le cor des Alpes, au corps en bois de plus de 3 mètres de long et son extrémité à la forme d'une coupe évasée, n'est plus fabriqué que par une poignée d'artisans. 

Sandro Faïta perpétue cet héritage dans son petit atelier de la Croix-Rousse, à Lyon. Il donne vie à cet instrument fait uniquement à partir de bois d’épicéa. Chacune des étapes requiert patience et minutie.

"Il faut que je ponce partout, de façon régulière, pour descendre jusqu'à une épaisseur de 7 millimètres", explique l'artisan. "C'est important d'être précis sur l'homogénéité pour que la vibration se déplace bien tout au long de l'instrument."

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"C'est une question de passion et d'envie" : artisan facteur de cor des Alpes, Sandro Faïta fait vivre un héritage montagnard ©France Télévisions

Sandro Faïta confectionne des cors des Alpes depuis 10 ans à l’aide de quelques machines. Mais ce savoir-faire reste avant tout manuel et demande une grande précision. C’est la finesse du bois qui détermine la qualité de résonance.

"Quand on fabrique des instruments et qu'on en fabrique une quarantaine comme on le fait ici, on veut qu'ils soient le plus excellent possible à jouer, mais aussi esthétiquement", résume Sandro Faïta. "C'est une question de passion et d'envie."

Un regain d'intérêt

Le fabricant lyonnais vend ses cors autour de 3 000 euros à des particuliers, des conservatoires de toute la France et même jusqu'au Canada. "Le musicien qui vient, essaye des instruments, choisit son instrument et qui se l'approprie, c'est un moment magique", sourit-il.

Cet instrument au son clair, mentionné pour la première fois au XVIe siècle, connaît un regain d'intérêt depuis une dizaine d'années. "Les gens qui l'entendent sont surpris parce qu'avec un grand bout de bois où il n'y a pas de clé, pas de piston, pas de trou, pas de palette, on peut jouer beaucoup de notes. Ça impressionne toujours", raconte Sandro Faïta.

Perfectionniste, cet ancien musicien professionnel de l'orchestre de la radio-télévision suisse teste longuement chaque réalisation "pour l'assembler comme il faut, mettre les bonnes rallonges au bon endroit sur le bon instrument."

"On peut dire que ça a les caractéristiques d'un trombone ou d'un cor avec un aspect du cuivre, de l'instrument à embouchure. Et pourtant, on sent la chaleur du bois. C'est doux, ce n'est pas agressif", décrit l'artisan qui participera, samedi 23 et dimanche 24 septembre, à un rassemblement exceptionnel de sonneurs de cor des Alpes à Gresse-en-Vercors, en Isère. Pour faire vibrer l’âme de la montagne et préserver ce patrimoine vivant.

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