Valérie Pécresse a appelé ses électeurs a "faire mentir tous" les pronostics, lors de son dernier meeting jeudi à Lyon, ultime photo de famille avant un premier tour qui risque d'être sévère pour la candidate LR et son parti.
"Il reste trois jours pour renverser la table, pour tout donner", a répété la candidate LR, en le martelant devant environ 1.500 spectateurs: "ne vous laissez pas voler cette élection".
Nous sommes dans la ville de Jean Moulin
Au premier tour "nous allons faire mentir tous les pronostiqueurs", a ajouté la candidate distancée dans les sondages qui la créditent de 10% des voix. "Nous sommes dans la ville de Jean Moulin, ici on sait ce que résister veut dire" a-t-elle ajouté, très offensive, sur la scène qu'elle arpentait micro en main.
Valérie Pécresse s'en est vivement prise à Emmanuel Macron, président "sans idées" et "du mauvais plagiat", qui "a escamoté la campagne et privé les Français de débat", et taclé le "scenario cynique qu'il veut nous imposer" de "face à face avec les extrêmes au deuxième tour qui est son assurance réélection".
Dans cette campagne "qui devait être celle des débauchages", Valérie Pécresse a ironisé: "la gamelle macronienne est restée assez peu remplie".
Appelant les électeurs à "refuser les deux impasses" de l'"immobilisme" et de "l'extrémisme", elle a lancé: "révoltez vous contre ces faussaires, ces imposteurs, au premier tour imposez votre liberté, imposez le seul vote de droite".
Car dimanche "ce n'est pas seulement le destin de la droite qui se joue, c'est le destin de la France", a-t-elle assuré.
"Mental de fer"
Bruno Retailleau, Damien Abad, Michel Barnier, Brice Hortefeux, Nadine Morano.. et surtout Laurent Wauquiez avaient fait le déplacement pour soutenir Valérie Pécresse, donnée quatrième ou cinquième dans les sondages.
L'industriel Alain Mérieux, qui dirige le comité de soutien dans le Rhône, a également pris la parole. Tous ont rendu hommage à l'"immense courage" de la candidate. "Dans cette campagne tu as eu un traitement de défaveur, tu a été la plus attaquée de tous les candidats" a assuré le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.
"Tu as montré tant de ténacité, tu as tenu le cap d'une droite sérieuse solide et sans complexes" a renchéri Laurent Wauquiez en saluant son "panache".
vous connaissez mon mental de fer
Valérie Pécresse, qui a adopté un ton beaucoup plus spontané dans la dernière ligne de sa campagne, l'a assuré ensuite: "vous m'avez vu trébucher, me relever, continuer, vous connaissez mon mental de fer", avant de rendre hommage à sa "formidable équipe de France".
En filigrane pourtant se profilait déjà l'après, pour une famille politique qui risque de connaitre dimanche un crash historique la menaçant d'éclatement. Car très rapidement vont se poser la question de l'attitude au second tour, de la réélection des députés, des éventuelles alliances avec la macronie ou l'extrême droite... autant de points de friction qui pourraient menacer la survie de la famille gaulliste.
"Notre droite républicaine et humaine n'a rien à voir avec l'extrême droite et ne pourra accepter aucun accommodement raisonnable avec M. Zemmour ou Mme Le Pen", a assuré le patron des députés LR Damien Abad en défendant un agenda social.
Vous avez toujours le choix
Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez, à qui certains prêtent de grandes ambitions dans l'avenir de la droite, a lui taclé la stratégie d'Emmanuel Macron qui "prive les Français de toute alternative". "Il cherche à vous dire : vous n'avez pas le choix car c'est moi ou le vertige des extrêmes, je vais vous forcer à voter pour moi. Et bien, c'est un mensonge, vous avez toujours le choix", a-t-il assuré.
"Le choix dans cette présidentielle n'est pas enfermé entre le progrès et la nation, nous n'avons pas à choisir entre la raison et la folie, entre l'espoir et le désespoir" car "la vraie question" est "entre le délitement et le sursaut, entre la décadence et la renaissance", a-t-il ajouté.