Trois hommes, auteurs d'un meurtre filmé et diffusé sur internet, ont été condamnés à 13 et 20 ans de réclusion criminelle. Un procès à huis clos car le principal accusé était mineur au moment des faits.
La cour d'assises des mineurs vient de condamner les tueurs d'Ahmed Kourak, Algérien de 28 ans, dont le meurtre avait été filmé et diffusé par ses auteurs.
Au moment des faits, les accusés étaient âgés de 18 ans pour deux d'entre eux, et 17 ans pour l'accusé principal. C'est lui qui aurait porté le plus de coups de couteau. Il est donc condamné à 13 ans de réclusion criminelle (la cour a divisé sa peine par deux car il était mineur). Les deux autres prévenus, majeurs au moment des faits, écopent de 20 ans de réclusion criminelle.
Rappel des faits
"C'est un procès de barbares", a déclaré Me Jean-Baudouin Shibaba, avocat de la famille de la victime, lundi 11 avril avant le début de l'audience à huis clos.
Le corps d'Ahmed Kourak, marin-pêcheur qui avait fait une demande de régularisation en France, avait été découvert pieds et poings liés, mutilé d'une soixantaine de coups de couteau, début mars 2019 dans un appartement du quartier de la Croix-Rousse à Lyon.
La macabre découverte était intervenue après qu'une connaissance de la victime eut signalé à la police une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et montrant l'homme en train d'être torturé par des jeunes gens, à visage découvert sur ces images.
Les trois accusés, l'un âgé de 17 ans et deux de 18 ans au moment des faits, avaient
été interpellés quelques jours après les faits en Espagne. Ils comparaissaient pour
"torture ou acte de barbarie en bande organisée" et "meurtre en bande organisée".
Un vol de téléphone serait à l'origine du crime, selon Me Shibaba, qui n'exclut pas que ce motif ait été inventé a posteriori par les accusés.
Un quatrième homme, âgé de 15 ans à l'époque, soupçonné d'être l'auteur de la
vidéo, sera jugé ultérieurement par le tribunal pour enfants.
Les avocats des accusés, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité, n'ont
pas souhaité s'exprimer. Le verdict est attendu vendredi.