La Préfecture du Rhône a annoncé le lundi 9 septembre le lancement d'une nouvelle consultation publique sur l'extension de l'usine Daikin d'Oullins/Pierre-Bénite. Elle débute ce lundi 16 septembre et doit durer deux semaines.
Près de Lyon, l'usine Daikin d'Oullins/Pierre-Bénite, qui avait fait parler d'elle dans l'affaire des polluants éternels, va-t-elle être autorisée à s'agrandir ? La préfecture du Rhône, dont un arrêté sur une extension de l'usine chimique Daikin a été invalidé en justice, a annoncé ouvrir une consultation publique avant d'en rédiger un nouveau.
Arrêté invalidé
Cette annonce de la préfecture intervient trois mois après la mise à l'arrêt de l'extension de l'usine chimique Daikin. Cette consultation publique est un préalable à la rédaction d'un nouvel arrêté préfectoral qui devrait permettre au groupe chimique d'exploiter la nouvelle unité.
En février 2024, la préfecture avait pris un arrêté pour encadrer son fonctionnement, mais des riverains inquiets des effets potentiellement néfastes pour la santé avaient saisi la justice. Le 20 juin, le tribunal administratif de Lyon leur a donné raison en suspendant l'arrêté préfectoral. Une décision de justice qui a entraîné la mise à l'arrêt de la nouvelle unité. Située à Pierre-Bénite, cette dernière doit produire et stocker des polymères additivés, dont certains composants sont des polluants dits éternels, les PFAS.
Impacts
Depuis, l'industriel a fourni de nouvelles études, notamment sur les dangers et impacts sanitaires de la structure, explique la préfecture dans un communiqué. Sur la base de ces documents, la Direction régionale de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire (Dreal) a estimé que l'extension "n'entraînait pas d'impacts notables sur l'environnement" et qu'elle ne relevait donc pas "d'une procédure d'autorisation". Elle propose toutefois un arrêté avec des mesures de surveillance "stricte", selon ce communiqué.
Une nouvelle consultation publique sur cette extension de l'usine chimique est lancée à partir du lundi 16 septembre, et pour deux semaines, a annoncé la Préfecture du Rhône. Avant de prendre un nouvel arrêté en ce sens, la préfète du Rhône a décidé "par souci de transparence" d'ouvrir sur 15 jours (16 au 30 septembre) une consultation par écrit. Les avis émis seront considérés dans l'arrêté, assurent ses services.
Les autorités sont sous pression depuis la révélation de l'ampleur de cette pollution aux polluants éternels au sud de Lyon. Elles ont depuis publié davantage de données et pris des mesures d'encadrement plus strictes, sans rassurer complètement la population. Les riverains ont multiplié les actions en justice contre Daikin et son voisin, le groupe chimique Arkema.