Des propriétaires qui se retrouvent "le couteau sous la gorge". Près de Lyon, une copropriété ne peut plus faire face à ses factures de gaz. En cause : un contrat mal négocié par l'ancien syndic lors du changement de fournisseur.
Sur l'une des portes d'entrée de la résidence, une affichette. "Depuis octobre 2022, le nouveau contrat de fourniture de gaz souscrit entraine une hausse de 178.000 euros du prix sur l'année. Cette hausse non anticipée a conduit votre immeuble à ne pas pouvoir honorer les factures."
Dans cette copropriété située en bordure du parc de Parilly, près de Lyon, les habitants se retrouvent dans le désarroi le plus total. Le chauffage collectif au gaz leur coûte cher, très cher. La facture a explosé. Impossible de payer pour de nombreux propriétaires.
Un nouveau contrat fatal
"Pour résumer, le budget chauffage des années précédentes était d'environ 53.000 euros. Cette année, il a été budgétisé sur 300.000 euros. C'est multiplié par six", nous explique Brahim Bendahmane. Ce retraité, propriétaire de son appartement depuis 2011, pointe du doigt l'ancien syndic.
"On a eu un courtier qui a négocié avec l'ancien syndic un contrat de gaz à plus de 210 euros le mégawatt." Un tarif six fois plus élevé que le taux actuel, analyse Brahim. Une tentative a eu lieu de renégocier le contrat avec le nouveau fournisseur de gaz. Refus de TotalEnergies. "On a en plus un contrat sur 3 ans à tarif dégressif. 210 euros la première année, 160 euros la deuxième, 110 euros la troisième, ce qui reste largement au-dessus du taux actuel qui est aux alentours de 60 euros", se désole ce propriétaire.
Pour limiter la casse, les résidents ont accepté de rabaisser la température du chauffage d'au moins deux degrés.
Le fait d'avoir des tarifs aussi élevés, on a été obligé de baisser à 18 degrés en moyenne. On paye très cher, et en plus, on a froid.
Brahim Bendahmane,copropriétaire
Impossible de payer
"Cela met beaucoup de gens dans la difficulté. Notamment les locataires qui vont recevoir leur facture à la fin de l'exercice, au mois d'octobre avec la totalité qui va apparaitre, ça va faire mal." Brahim Bendahmane pense aux autres résidents. "Il y a des étudiants, il y a des familles, des personnes âgées qui vivent d'une toute petite retraite."
René Jacoucci est de ceux-là.
Les charges trimestrielles vont doubler, elles aussi, passant de 570 à 1200 euros. Le retraité dit n'avoir pas réalisé sur le coup. "Je me suis dit que c'était une blague, tellement c'était énorme." René sait qu'il ne pourra pas payer. "On a vraiment le couteau sous la gorge", estime Brahim à ses côtés.
Seule solution, se serrer les coudes, et espérer une médiation. Les copropriétaires ont sollicité un rendez-vous auprès de la municipalité. Ils attendent une réponse. Et la plupart ont décidé de ne pas régler les factures.