"Qui ose gagne", l’enfant des Minguettes, Davy Tissot, le Bocuse d’Or 2021, de retour à Vénissieux

Pour les élèves du Lycée Hélène Boucher, dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, c'est un grand moment. Davy Tissot, le vainqueur des Bocuse d'Or 2021, est venu à leur rencontre, dans son ancien lycée. Pas de nostalgie, ce n'est pas le genre du chef, mais beaucoup de reconnaissance. 

La porte du lycée Hélène Boucher à peine franchie, Davy Tissot est ovationné. Le fils prodigue de retour dans sa première cuisine. Tout juste sacré Bocuse d'or, Davy Tissot répond présent à l'invitation de son ancien lycéen, dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux. Devant les élèves intimidés, il revient sur son parcours.

Un enfant des Minguettes

« Moi je fais partie d'une famille d'immigré, j'ai fait deux 6e, deux 5e, après il fallait que je choisisse, et j'ai choisi la cuisine. J'ai demandé à Dardilly, pas de réponse positive, j'ai demandé à plusieurs maîtres d'apprentissage, pas de réponse, et aujourd’hui, ça m'amuse un petit peu… Parce que je leur dit souvent « vous devez avoir mon courrier quand vous avez refusé ma demande »… Mais j'ai rien lâché, jusqu'au bout, et ça c’est important », raconte le cuisinier.

Qui ose gagne, ça c'est un proverbe chez les commandos mais on peut l'appliquer dans la vie, qui ose gagne, donc, osez ! 

Un discours motivant pour ces élèves, qui ne connaissaient pas forcément le parcours du meilleur ouvrier de France. « Il est sorti de nulle part, il s'est donné tous les moyens lui-même, et je pense que je peux réussir aussi comme ça, » rêve Lou-Anne Février, élève en 1ere Bac Pro Cuisine. « Je me disais que c’est quelqu’un qui a payé ses études, qui venait d'un milieu riche, de grandes écoles, et maintenant que je vois qu'il est comme nous je me dis que tout peut arriver ! », ajoute Mehdi Amarache, élève en 1ere Bac pro Service.

Et un chef reconnaissant 

Davy Tissot est arrivé sur les bancs du lycée Hélène Boucher en 1988, un peu par hasard. Aujourd’hui, c’est avec modestie et reconnaissance qu’il parcoure les cuisines de ses débuts, le Bocuse d’Or fièrement tendu. «  Quelque part,  ce Bocuse d’or,  je le dois aussi à ce lycée, j'ai appris des choses ici, c’est tout ce qu'on peut apprendre durant la carrière, ça me semblait important de revenir, de partager aussi(…) en espérant créer la petite étincelle pour qu'ils croient en leurs rêves en fait … »

Et c’est plus que des étincelles qui pétillent dans les yeux des élèves, lorsqu’en fin de visite, il leur fait toucher le Bocuse d’Or. Ce sont des étoiles… Celles qu’ils espèrent tous, un jour, décrocher.

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