Le père Vignon, prêtre de La-Chapelle-en-Vercors (Drôme), réagit vigoureusement après la démission du cardinal Barbarin. Il avait lancé une pétition en janvier: "on est toujours contents quand les évènements vous donnent raison."
"Il est enfin à la hauteur des évènements" salue le père Vignon, prêtre de La-Chapelle-en-Vercors, après la condamnation suivie de la démission du cardinal Barbarin jeudi 7 mars à Lyon. En janvier, le curé avait lancé une pétition pour réclamer déjà ce geste; il avait ensuite été sanctionné."L'Eglise est une affaire trop importante pour qu'on la confie à des évêques."
"Je ne me réjouis pas pour l'homme, parce que ce n'était pas un combat contre la personne de Philippe Barbarin. Mais je me réjouis par rapport à la portée symbolique liée à la fonction qu'il a. C'est un signe d'ordre prophétique qui indique un changement de temps très important que nous sommes en train de vivre. Georges Clemenceau disait "la guerre est une affaire trop importante pour la confier à des militaires". Aujourd'hui suite à la lettre du Pape François au peuple de Dieu, on peut dire la même formule : l'Eglise est une affaire trop importante pour qu'on la confie seulement à des évêques!"
"Un nouveau chapitre de l'histoire de l'Eglise s'ouvre."
"Maintenant chacun peut comprendre pourquoi j'avais fait cet appel à la démission. Je salue son geste, qui montre qu'il a pris conscience de cette réalité. Nous vivons sur un système qui remonte au pape Jules II il y a 500 ans. Ce système a marché pendant des centaines d'années. Aujourd'hui les temps sont nouveaux. L'ancien est terminé. Les traditionnalistes qui se cramponnent à ce qui est ancien pour dire ne changez rien, même les toiles d'araignée, sont balayés. Ce chapitre nouveau, c'est une Eglise marquée par la présence des laïcs. Et il faut plus de places aux femmes.""On est toujours content quand les évènements vous donnent raison."
"Je serais bien petit si j'en faisais une victoire personnelle. On est toujours content quand les évènements vous donnent raison. Si je devais rencontrer le cardinal Barbarin je lui serrerais la main bien respectueusement. Je lui montrerais que ce n'était pas contre sa personne et contre lui. Il est suffisamment intelligent pour le comprendre."
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