Après un an-et-demi de fermeture, le bar La Traboule, géré par le groupe d'extrême-droite Génération Identitaire, rouvre ses portes le 12 septembre prochain. Les travaux de sécurisation et conformité incendie qui avaient été exigés par la ville en 2018 ont été réalisés.
« Une ouverture qui pose un certain nombre de questions » C’est en ces termes que Grégory Doucet, le maire (EELV) de Lyon a qualifié sur BFM Lyon la reprise d’activité du bar La Traboule dans le 5 e arrondissement de Lyon. Un lieu de rassemblement des identitaires et sympathisants d’ultra-droite géré par Génération Identitaire.
Mais le maire de Lyon n’a pas souhaité ré-aborder ce sujet sensible avec nos reporters et n’a pas donné suite à notre demande de réaction.
Benoît Roux, membre de la commission sur l’extrême droite au PCF, estime que la question juridique est une chose mais que répondre juridiquement ne peut constituer la seule solution par rapport à la présence de l’extrême-droite dans le quartier du Vieux Lyon.
Parce qu’en dehors du problème du local, il y a les agressions. "Nous sommes vigilants sur ce point pour les attaquer en justice. Car ce sont des groupuscules dangereux ! Et des groupuscules que nous devons combattre parce que leurs idées infusent dans d’autres milieux d’être droite et certaines franges droitières de la droite."
"Gérard Collomb a sous-estimé le problème pour conserver une bonne image de la ville à l'extérieur", Thomas Rudigoz
De son côté, Thomas Rudigoz*, le député LRM considère que la ville n’a pas le choix et doit accorder son feu vert pour la réouverture du local. « A l’époque où il gérait la ville, Gérard Collomb, a minimisé la question de la présence de l‘ultra droite dans le quartier. Pas par faiblesse, mais par sous-estimation de la problématique. Pour Collomb, ça ne donnait pas une bonne image de la ville. Il voulait une image clean de Lyon, comme celle véhiculée par OnlyLyon.
« Je crois qu’il faut agir comme pour le Bastion social qui a été dissous par décision gouvernementale. Je milite pour un traitement analogue avec le groupe Génération Identitaire. Les arguments ne manquent pas, des diffamations aux actions délictuelles.
« Je suis à titre personnel en procédure contre ce groupe qui avait tagué la vitrine de mon local de campagne lors des dernières municipales, en collant une silhouette d’une soldat de Daech à côté de mon profil.
« J’ai prévu de rencontrer prochainement Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, en compagnie de Jean-Louis Touraine et Anne Brugnera. La dissolution de Génération Identitaire fait partie des points que nous allons évoquer avec lui. »
* Thomas Rudigoz, ancien maire du 5e arrondissement, était vice-président de la Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême-droite en France