Rhône : "On va mourir !"... le cri d'alarme des salles et espaces de loisirs Indoor

Les salles de loisirs Indoor ont été particulièrement touchées par la crise sanitaire Covid et les deux confinements. Une année noire et une perte de chiffre  d'affaires de 80% en moyenne sur 10 mois. Aujourd'hui, ces professionnels se disent "menacés de mort". Ils en appellent à l'Etat. 

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"On ne fera pas partie de la première vague des commerces non essentiels à pouvoir rouvrir." Contacté quelques heures avant les annonces du chef de l'État ce mardi 24 novembre.  Cédric Bousquet ne se faisait aucune illusion sur le sort réservé au secteur des activités Indoor et sur les "annonces de politique générale" du président de la République. Ce dirigeant d'un parc de jeux pour enfants à Dardilly est également représentant pour le Rhône de l'association professionnelle SPACE, qui défend les intérêts des loisirs Indoor en France. Il ne tablait pas sur une réouverture prochaine. "Il y a de grandes chances pour que l'on n'ouvre pas avant janvier.". De fait, Emmanuel Macron a évoqué une réouverture des salles de sport, de manière générale, au 20 janvier prochain. 
 

Un chiffre d'affaires catastrophique en 2020 

Pour ce secteur professionnel, qui comprend parcs de jeux pour enfants, Laser Game, Escape Game, Trampoline parcs ou encore bowling, l'année 2020 a été catastrophique et l'avenir s'annonce bien sombre. En moyenne, selon Cédric Bousquet, "les entreprises du secteur accusent une baisse de 80% de leur chiffre d’affaires sur dix mois". Et d'ajouter : "six mois de fermeture sur dix, c'est énorme."

Les parcs et salles Indoor ont été fermés en mars. Un premier coup d'arrêt brutal. Mais le déconfinement estival n'a pas forcément rimé avec retour de la clientèle. Les activités Indoor relèvent en effet d'une saisonnalité inversée. La haute saison débute en automne, avec la fin des beaux jours. Soit d'octobre à mai. Si la clientèle s'est détournée des salles Indoor pour privilégier les activités de plein air, certains responsables ont également noté "une certaine méfiance" des clients, réticents à revenir en salle. Les salles Indoor n'ont pas retrouvé une activité normale. Bilan de la saison d'été pour le secteur des loisirs Indoor : une perte de près de 50% du chiffre d'affaires pendant les quelques semaines de réouverture.

Ce deuxième confinement est venu mettre un nouveau coup d'arrêt brutal à la reprise et aux espoirs de ces chefs d'entreprise. "On n'a pas pu bénéficier des vacances de la Toussaint, la haute saison pour nous," précise Cédric Bousquet. Situation particulière dans la région en octobre : les espaces Indoor dans le Rhône et la Loire ont été contraints de fermer trois semaines avant les autres, le 10 octobre, en raison des chiffres alarmants du Covid dans ces deux départements, placés en zone rouge.
 
 

Charges fixes et aides insuffisantes : "On va mourir"

Le représentant départemental du SPACE insiste sur le poids des charges fixes et des loyers : en moyenne 17 000 euros mensuels à débourser pour ces petites entreprises. Des sommes incompressibles, très lourdes, qui étouffent les entreprises de loisirs Indoor. Les loyers représentent à eux seuls, entre 25 et 30% des coûts fixes. Car ce sont des espaces compris entre 800 et 2000 m² . En moyenne, les 2 000 entreprises du secteur ont des charges fixes supérieures à la somme que le fonds de solidarité propose aujourd’hui. La différence peut atteindre plus de 7 000 euros. Le fonds de solidarité a pourtant été dopé. Le constat de Cédric Bousquet est sans appel : "les aides de l'Etat, qui sont passées de 1500 à 10 000 euros, sont encore loin d'être suffisantes." Et le représentant du Rhône pointe du doigt des dispositifs, comme le crédit d'impôt, pas forcément adaptés à ces petites structures, dont le modèle économique est très spécifique avec des marges très faibles, de l'ordre de 6 à 12%. "On ne peut pas tenir et on nous propose un PGE," ironise Cédric Bousquet.

Aujourd'hui, avec des activités au point mort, ces entreprises doivent honorer leurs loyers et les frais divers des structures d'accueil. "On ne peut pas tout mettre en pause," explique le chef d'entreprise de Dardilly. Certains ont vécu sur leur trésorerie, mais maintenant c'est terminé. Comme Cédric Bousquet, les responsables de structures Indoor se sentent "oubliés" par rapport aux grands parcs d'attraction extérieurs, comme Disneyland ou Le Puy-du-Fou. "On demande des entretiens avec Bercy depuis six mois, mais personne ne veut nous recevoir," déplore le représentant du SPACE. 
 

Quelle solution pour les loisirs Indoor ? 

Selon le SPACE, les espaces de loisirs Indoor en France représentent un secteur de 2 000 entreprises, 12 000 salariés et 90 millions de visiteurs par an. Aujourd'hui, cette association professionnelle demande au gouvernement la prise en compte des spécificités de ses activités. Selon l'association, les espaces de loisirs Indoor ne peuvent pas survivre avec les aides actuelles. 
Ses membres demandent notamment la mise en place d’une aide spécifique visant à accompagner la reprise des professionnels du secteur en 2021. Pour l'association, il faudra attendre les vacances de la Toussaint 2021, début de leur nouvelle saison haute, pour que ces entreprises puissent se remettre sur pied.

"Nous demandons ainsi d’abonder le fonds de solidarité de 7 000 euros par mois pour les 2 000 entreprises de ce secteur, et ce pendant 10 mois, afin de pouvoir les soutenir jusqu’à ce qu’elles puissent à nouveau retrouver un niveau d’activités certain, ce qui représente 140 millions d’euros," indique le SPACE dans son communiqué de presse du 23 novembre.

 Fondée en 2008, le SPACE, association professionnelle représentant le secteur des loisirs Indoor en France, qui regroupe 280 établissements sur le territoire. Elle a décidé de lancer une pétition pour se faire entendre sur sos-parcs-loisirs-indoor.fr
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