Pour le Salon du Chocolat de Paris, le pâtissier chocolatier roannais Hugo Pralus et le créateur de mode lyonnais Stéphane Pagan cosignaient une robe en chocolat. A quelques heures de leur premier défilé à Lyon, ils nous racontent la fabrication d'une pièce unique.
Elle est un savoureux mélange de tulle, de tissu occultant… et de chocolat. Cette robe, elle est née de la collaboration entre Hugo Pralus, pâtissier roannais de la célèbre Maison Pralus, et de Stéphane Pagan, créateur de mode lyonnais.
Présentée au Salon du Chocolat à Paris fin octobre/début novembre sur la patineuse Gabriella Papadakis, la robe est le fruit d’un long travail en amont. « J’avoue qu’on s’y est mis un peu tard, sourit Hugo Pralus, on est dessus depuis juin ». Les deux créateurs ont travaillé le plus souvent à distance. « J’étais beaucoup à Paris, lui à Roanne » explique Stéphane Pagan.
Mais les kilomètres n’ont pas empêché le développement d’une création effervescente. « J’avais une idée très précise de ce que je voulais, j’ai proposé trois croquis. Il a tout de suite adhéré à mon concept » se souvient le créateur, qui souligne une « expérience enrichissante ». Hugo Pralus, qui travaillait sur un tel projet pour la première fois, n’est pas moins enthousiaste. « Il m’a appelé, j’ai dit ce que je voulais. C’était vraiment une belle collaboration, petit à petit. »
Une robe « moderne »
Si le thème du défilé du salon parisien, « L’excellence au service du glamour » laissait entrevoir une multitude de possibilités de créations, le duo savait parfaitement où il allait. « On a cherché à faire une robe assez simple, sobre, assez chic sans trop en faire. » explique le pâtissier roannais, qui avoue « s’être inspiré des créations de son père ». La pièce de mode se voulait aussi « moderne ». « Ce n’est pas quelque chose de guindé, c’est une forme de corset, retravaillé » souffle Stéphane Pagan. Seule exigence : « une référence de haute joaillerie », qu’Hugo Pralus a su apporter… avec des agatines. Conçues par le pâtissier, elles sont parsemées sur le bas de la robe et « recouvertes de feuilles d’or ». « On a aussi réalisé un collier et des boucles d’oreilles en chocolat » ajoute-t-il. Au total, ce sont « autour de 5 kilos » de chocolat qui ont été utilisés.
Voir cette publication sur Instagram
Pour Stéphane Pagan, issu « du domaine du mariage et de la robe de soirée », travailler avec du chocolat était un nouveau challenge. « On doit réfléchir autrement. Le chocolat, c’est aussi une matière noble. » Au premier essai, « cela fondait beaucoup » se souvient-il, mais pas de quoi le décourager, au contraire. « J’aime ce côté éphémère, c’est la beauté de notre métier, avoir une création qui vit. »
Portée une dizaine de fois, collier refait pour Lyon
Quid de la conservation ? Portée « une dizaine de fois » à Paris, il a fallu s’adapter pour que le chocolat ne fonde pas. « Le transport ça va, plaisante Hugo Pralus, le problème c’est que s’il y a un choc de température, le chocolat peut blanchir ». Pour les conserver au mieux, les perles de chocolat étaient recouvertes de vernis alimentaire.
Ce week-end, le duo sera présent au Salon du Chocolat de Lyon. « J’ai beaucoup plus de stress qu’à Paris, où je connais moins de monde » confie Stéphane Pagan. « Ici, j’ai toute ma famille, mes amis, mes clients. »
Présentée dès ce 10 novembre à la soirée inaugurale (et chaque jour jusqu'au 13 novembre)du salon, la pièce phare est cependant loin d’avoir révélé toutes ses merveilles. « Ma robe a été retravaillée, souffle le créateur de mode. Je lui ai donné un esprit davantage « guerrière amazone », avec plus de doré. » Le collier en chocolat a également été refait. De quoi faire fondre les amateurs de mode.