Sècheresse : Coupures de courant à répétition, des câbles électriques en surchauffe

Autour de Lyon plusieurs communes font face à des coupures d'électricité momentanées dues aux températures caniculaires. Nous avons suivi un camion d'Enedis équipé pour repérer les câbles endommagés par la chaleur

Avec un thermomètre qui atteint qui dépasse les 40 degrés au soleil en journée et ne redescend pas en dessous des 23 degrés le soir, le bitume devient brûlant et tout ce qui se trouve en dessous passe en surchauffe. 

C'est le cas des câblés électriques enterrés dont les matériaux isolants peuvent fondre et les jonctions peuvent être abîmées. Dans ce cas de figure, le courant ne passe plus et c'est la panne assurée. 

Voici ce qui est arrivé à de nombreux foyers de Lyon, Villeurbanne, Tassin-la-Demi-Lune, Oullins et Saint Genis La val vendredi 5 août 2022. Des pannes courtes mais surprenantes et surtout très différentes de celles qui touchent le réseau pendant les tempêtes. 

"Les réseaux souterrains ont besoin d'un cycle de refroidissement mais en ce moment le câble accumule la chaleur, l'isolant perd, son effet et le câble va claquer. On est dans une démarche régulière de travail car avec trois périodes de canicule on a plus d'interventions à gérer que les années précédentes" explique Yves Béal directeur adjoint Enedis Lyon Métropole. 

Avec la canicule les coupures sont soudaines et momentanées puis l'électricité revient la plupart du temps dans le quart d'heure. Impossible donc de savoir combien de foyers sont impactés précisément puisque le courant peut se rétablir soudainement. 

16 000 volts envoyés pour cogner la terre 

Ensuite il faut identifier d'où viennent ces coupures. C'est alors qu'intervient un camion spécialement équipé pour repérer "les défauts sur le réseau". L'objectif est de localiser précisément la panne sur des tronçons de 300 mètres de câble. Ce camion laboratoire permet de sonder le courant électrique sur le tronçon endommagé en envoyant des décharges de16 000 volts d'impulsion électrique cogner la terre. 

"Depuis le camion j'envoie un choc toutes les 7 secondes" explique Lucas Di Donato, technicien de recherche de défaut chez Enedis,  "et grâce à cet outil je vois au magnétisme que je suis au plus près du problème" précise-t-il en manipulant un objet qui ressemble à s'y méprendre à un détecteur de métaux.

Les techniciens peuvent donc intervenir exactement là où il faut remplacer ou renforcer le câble et n'ont pas à terrasser sur plusieurs dizaines de mètres.