Mobilisation en Auvergne Rhône Alpes à la suite du violent tremblement de terre qui a frappé une partie de la Turquie et de la Syrie lundi. Les organisations humanitaires et les communautés turques et syriennes de la région s'organisent pour aider les populations sinistrées.
Près de 10 000 morts et un bilan qui s'alourdit d'heure en heure, deux jours après le violent séisme qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie. La course contre la montre se poursuit pour tenter de retrouver des survivants dans les décombres et partout dans le monde, les ressortissants turcs et syriens qui ont leurs familles dans les zones touchées sont dévorés d'inquiétude.
A Saint Priest, près de Lyon, Mohammed reçoit au compte-goutte des nouvelles de sa famille restée en Syrie. Demandeur d'asile en France depuis un an, il travaille comme boucher dans un magasin de produits syriens. Sa famille est à Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie, une zone très touchée par le séisme. L'un des cousins de Mohammed est mort dans le tremblement de terre mais le reste de la famille est sain et sauf. "Mais je suis très inquiet pour eux, car de nombreuses maisons sont détruites et les gens restent dehors par peur des répliques. Or il fait très froid en ce moment, -7°" précise-t-il. "On essaie d'avoir des nouvelles par Internet mais ça fonctionne très rarement. La situation est catastrophique".
Les ONG en première ligne
En Auvergne Rhône Alpes, la solidarité humanitaire s'organise. L'ONG Handicap International, dont le siège est à Lyon, a dépêché près de 300 personnes en Syrie avec du matériel d'urgence. Depuis Saint Etienne, siège des Pompiers Humanitaires Français, une équipe de sept personnes s'est envolée mardi 7 février pour Ankara, équipe composée de quatre pompiers, deux infirmiers et un médecin. Elle doit rejoindre la région de Kahramanmaraç, la plus touchée par le tremblement de terre. Elle ne participera pas aux recherches mais prodiguera « des soins d’urgence aux populations ». La mission est prévue pour durer sept jours.
Même réactivité pour CASC APPUI, la section humanitaire des sapeurs-pompiers de Lyon : une équipe de 7 personnes décollera mercredi 8 février dans la soirée pour la ville turque d'Adana, proche de l'épicentre du séisme. Elle emporte avec elle 6 caisses de médicaments et de matériel de sauvetage.
La communauté turque très mobilisée
Au-delà des organismes humanitaires, c'est aussi toute une partie de la population de la région Auvergne Rhône-Alpes qui se mobilise. Il faut dire qu'elle abrite une très importante communauté turque, la deuxième en France après la région Grand Est.
Pour l'essentiel, il s'agit d'une immigration de travail arrivée d'Anatolie, au centre de la Turquie, dans les années 70 et qui s'est installée dans les villes les plus industrielles de la région (Péage de Roussillon, Saint-Chamond, Oyonnax, Romans sur Isère).
Bien que l'Anatolie ait été épargnée par le séisme majeur survenu lundi, la communauté turque de Rhône Alpes s'est instantanément mobilisée.
A Saint Chamond, dans la Loire, l'Union des Travailleurs Turcs est sur le pied de guerre depuis 48H, entre inquiétude et volonté d'aider. Pour son président Ali Taskin, l'urgence concerne surtout l'aide financière. "Sur place, ils sont déjà débordés de dons de vêtements, de couvertures, etc. C'est pour ça que maintenant, ils ont davantage besoin d'être aidés financièrement."
C'est aussi le sens de l'appel aux dons lancé en Aura et partout en France par les mosquées Ditib (officiellement rattachées à l'Etat turc) pour ce vendredi 10 février. Appel aux dons aussi pour le Secours Populaire, qui a d'ores et déjà débloqué 100 000 euros de son fonds d'urgence pour venir en aide aux populations sur place.