L'association des Petits Frères des Pauvres alerte sur une hausse significative du nombre de personnes âgées coupées de tout lien social. Elles seraient passées de 300 000 à 530 000 en 4 ans en France.
Dans son dernier rapport sur l'isolement des personnes âgées, l'association Les Petits Frères des Pauvres pointe une hausse significative du nombre de personnes éloignées de tout rapport avec les autres. 530 000 hommes et femmes de plus de 60 ans seraient en situation de mort sociale contre 330 000 en 2017 soit une augmentation de 77% en 4 ans.
"Il y a de plus en plus de personnes qui ne sont plus du tout en lien avec d'autres. C'est cela que nous cherchons à briser.", explique Fabrice Bruyère, directeur de la Fraternité régionale Auvergne-Rhône-Alpes.
"Famille, amis, voisinage et association, la mort sociale c'est lorsqu'il n'y a plus de contact et ça devient alors des personnes invisibles" alerte-t-il.
Parmi les inquiétudes soulevées par ce rapport: le rejeunissement des personnes isolées.
"Nous avons en effet un public de 50/60 ans, souvent des personnes en rupture famillilale ou qui ont perdu leur emploi", décrit Fabrice Bruyère. "La crise COVID a amplifié des situations qui ne se seraient pas dégradées aussi vite."
La crise a stigmatisé les personnes âgées
La crise du Coronavirus a entretenu une ambiguité sur les personnes âgées qu'il fallait protéger et qui, dans le même temps, se sentaient coupables. Beaucoup de personnes se sont renfermées sur elles-mêmes, comme ont pu le constater les bénévoles des Petits Frères des Pauvres.
Autre facteur, la fracture numérique "On a utilisé cet outil pour communiquer pendant les confinements mais on s'apperçoit qu'il y a un problème financier et un problème de compréhension". En effet, 3,6 millions de personnes âgées sont toujours exclues du numérique en France. "On travaille beaucoup sur ces sujets avec des bénévoles et des associations" insiste le directeur Auvergne Rhône-Alpes des Petits Frères des Pauvres.
L'isolement est partout !
2eme édition du baromètre de l'isolement
Les Petits Frères des Pauvres et de nombreux acteurs associatifs déplorent une "marchandisation du lien social." "Le lien social n'a pas de prix. Nous devons prendre le temps de redonner une place à ces personnes-là." conclut Fabrice Bruyère.
Une mission citoyenne d'autant plus nécessaire que le nombre d’aînés isolés des cercles familiaux et amicaux a plus que doublé depuis 2017, passant de 900 000 en 2017 à 2 millions en 2021.