A la veille de son procès, le cardinal Barbarin a demandé dimanche au "seigneur que s'accomplisse le travail de la justice" et "qu'il guérisse (...) le coeur des victimes d'actes de pédophilie", dans un message transmis lors des voeux du diocèse de Lyon.
Philippe Barbarin, accusé d'avoir caché à la justice le passé pédophile d'un prêtre, doit comparaître à partir du lundi 7 janvier aux côtés de cinq anciens responsables du diocèse pour non dénonciation d'agressions sexuelles.
A la veille de son procès, le cardinal Barbarin a transmis un message lors des voeux du diocèse de Lyon.
"Pour la première fois je ne viens pas vivre avec vous cet après-midi de joie au milieu de notre fraternité dicocésaine. Il m'a semblé plus juste de ne pas prendre part à une manifestation de cette ampleur à la veille de journées graves que je confie à votre prière", a-t-il expliqué dans ce courrier présenté lors de la cérémonie des voeux diocésains à laquelle une journaliste de l'AFP assistait.
"Demain en effet, avec cinq autres prévenus, nous devons nous présenter au tribunal et je pense plus juste de rester aujourd'hui dans la réserve et le silence", a-t-il justifié.
"Demandons au seigneur que s'accomplisse le travail de la justice, demandons lui aussi qu'il guérisse tout ce qui doit l'être, dans le coeur des victimes d'actes de pédophilie aussi injustes que terribles", a encore déclaré le cardinal dans cette lettre lue par son évêque auxiliaire Mgr Emmanuel Gobilliard, abondamment
applaudi dans une salle de l'Université catholique de Lyon archi-comble.
Peu avant, en présentant des voeux plus généraux au nom de l'archevêque Barbarin, Mgr Gobilliard avait déjà évoqué le sujet indiquant que la priorité était donné aux "petits" mais aussi "victimes" et notamment aux "victimes d'abus sexuels", des "crimes honteux".
"Le Pape nous dit que l'Eglise n'est pas d'abord une hiérarchie, une institution (...) elle est d'abord une famille, un corps et un corps au sein duquel les membres les plus éminents sont les plus pauvres et les plus petits", avait-il aussi expliqué.
Mgr Barbarin et ses cinq co-accusés seront jugés de lundi à mercredi à Lyon pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions sexuelles commises par un prêtre, Bernard Preynat, sur de jeunes scouts entre 1986 et la fin 1991.