Station Total dégradée à Lyon : amende avec sursis requise contre 8 militants d'Extinction rebellion

Mardi 3 octobre 2023, le parquet a requis "une peine d'amende de l'ordre de trois cents euros avec sursis" contre huit militants d'Extinction rebellion, jugés par le tribunal correctionnel de Lyon pour dégradation d'une station-service Total. Les faits remontent à 2021. La décision de justice est attendue le 18 octobre.

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Ce mardi 3 octobre, le procureur a demandé au tribunal de condamner trois auteurs pour "dégradations", car ils étaient en possession de bombes de peinture, et les cinq autres pour "complicité", en raison "de leur connaissance et de leur adhésion au projet initial". Le ministère public a cependant demandé d'écarter l'infraction "d'appartenance à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", initialement retenue contre les prévenus, en raison d'absence d'éléments pour caractériser une entente ou des préparatifs préalables à l'action.

Les huit militants risquent une amende d'environ trois cents euros, peine avec sursis.

Écoanxiété et dégradations

Le 17 décembre 2021, le groupe Extinction rebellion, composé de militants venus de toute la France, avait envisagé une action au niveau de la raffinerie Total à Feyzin. Ils entendaient dénoncer "les projets écocides" de la compagnie pétrolière. Refoulé par la police, un groupe s'était alors dirigé vers une station-service du 7ᵉ arrondissement de Lyon.

"On a décidé à l'arrache de faire autre chose", a expliqué un prévenu à la barre. Plusieurs d'entre eux avaient copieusement tagué la station et les pompes à essence de slogans hostiles à la compagnie.

À l'audience, les jeunes militants venus de Paris à Grenoble en passant par Dijon ou Rouen, âgés de 21 à 32 ans, ont exprimé leur inquiétude et leur révolte sur la situation climatique de la planète, lisant à tour de rôle un manifeste collectif.
"C'est notre devoir d'agir envers celles et ceux qui souffrent et pour les générations futures" ont-ils justifié. "Ce n'est pas du tout une cause, c'est ma vie, c'est la vie de mes amies", a ajouté une jeune femme, alors que, pour une autre camarade,"les réels criminels climatiques (..) devraient être là à notre place". 

"État de nécessité"

La défense a plaidé la relaxe, invoquant "l'état de nécessité". "Il y a eu des centaines d'autres actions. Cette action ne va pas arrêter Total, mais qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ? Quelle action peut arrêter le danger ? Cela passe par ces actions, par le fait de marquer les esprits", a affirmé Me Adeline Dubost.

L'avocate a aussi estimé que l'affaire pouvait relever du "droit à l'exercice de la liberté d'expression", qui avait pu justifier des relaxes dans des affaires de décrocheurs de portraits. Jugement le 18 octobre.

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