A Lyon, c'est samedi 24 novembre après-midi que 3000 femmes et hommes sont descendus dans la rue pour protester contre les violences sexistes. Un mouvement qui se déroule dans 50 autres villes de France, un an après le début de la vague #metoo
Ici, pas de gilets jaunes mais du violet pour protester contre les violences sexistes faites au femmes et contre l'impunité. A Lyon, comme dans une cinquantaine d'autre villes de France, l'ambition était de provoquer un "raz-de-marée féministe". Et le résultat est plutôt atteint dans la capitale des Gaules où, malgré les incertitudes concernant les transports -liées au mouvement des gilets jaunes-, 3000 personnes ont répondu à l'appel du collectif #noustoutes.
Une mobilisation inédite
"Cette mobilisation est inédite" dans son ampleur, a souligné samedi matin sur France Inter Caroline De Haas, une des instigatrices de ces marches féministes. "D'habitude", à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes (25 novembre), "on est quelques
centaines, quelques milliers. Là on va être partout en France des dizaines de milliers de personnes", a poursuivi la militante féministe.
Né en septembre et appuyé par plusieurs associations, le mouvement #NousToutes entend "passer du témoignage à l'action", un an après #MeToo, qui a fait bondir de 23% le nombre de cas de violences sexuelles signalées à la police, et six semaines après la mobilisation d'un millier de femmes à Paris autour de Muriel Robin.
123 femmes tuées en 2016 en France par leur conjoint ou ex-conjoint
En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit environ une tous les trois jours. Chaque année, près de 220.000
femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-compagnon, selon des chiffres 2017 officiels. En outre, plus de 250 femmes sont violées chaque jour, et une sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail.
Il y a un an, le président Emmanuel Macron avait décrété l'égalité femmes/hommes "grande cause du quinquennat", lors d'un discours à l'Élysée.
Mais "s'il n'y a pas d'argent, les politiques publiques ne suivront pas", a prévenu Caroline De Haas. "En Espagne, ils ont sorti un milliard d'euros supplémentaire en cinq ans pour en finir avec les violences. En France, il faudrait deux milliards", selon elle.
Plus de fonds pour aider les femmes victimes
Les fonds consacrés à aider les femmes victimes de violences conjugales devraient être portés à au moins 506 millions d'euros par an, contre
79 aujourd'hui, ont plaidé cinq organisations, dont la Fondation des femmes, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE).