L'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale a sonné l'arrêt des travaux parlementaires. Parmi eux, plusieurs mesures d'aides aux entreprises du bâtiment. Benoit Gauthier est artisan maçon en Ardèche, il espère que les élus, quelqu'ils soient, ne mettront pas à mal un secteur déjà en difficulté.
Avec l'arrêt des travaux parlementaires, ce sont d'autres travaux qui risquent d'en pâtir. Le secteur du bâtiment, déjà éprouvé par des commandes à la baisse, s'interroge sur les suites qui seront données pour les professionnels après les élections.
"Lisez bien les programmes"
Dans un communiqué, l'une des puissantes fédérations du secteur, la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), appelait les candidats à "prendre en considération la voix des entreprises du bâtiment… pour éviter les poussées d'extrêmes, de populisme et de poujadisme, il est impérieux d'écouter leur voix".
Benoît Gauthier est artisan maçon en Ardèche. Il a, un temps, été élu local. Pour lui, "on n'écoute que les grosses entreprises, pas les petites". La fédération à laquelle il appartient ne donnera pas de consignes de vote. Mais elle invite ses adhérents à "bien lire les programmes, on ne fait pas de politique".
Pour moi, l'État est trop centralisé. Les décisions se prennent à Paris entre quelques fonctionnaires et des gros groupes qui font la pluie et le beau temps. Mais, Paris, ce n'est pas la France. On est 620 000 entreprises du bâtiment sur le territoire. Il faudrait que l'on nous écoute plus.
Benoît Gauthier, artisan, membre de la CAPEB
Un secteur en replis
Ses carnets de commandes sont pleins, mais il a des inquiétudes face à l'avenir. Comme un effet à retardement, il craint une baisse d'activité dans les prochains mois, voire les prochaines années.
Le secteur du bâtiment n'a pas échappé à la crise. Baisse des commandes, problèmes d'approvisionnement de matières premières, pouvoir d'achat ou hausse des taux d'intérêt. La région Auvergne-Rhône-Alpes présente un chiffre en recul de 2,5 % de l'activité dans le secteur, comme le montre cette carte réalisée par la CAPEB.
"La relance de l'activité, une priorité"
Dans un manifeste, la confédération regroupe plusieurs propositions "concrètes, constructives et réalistes". Selon la CAPEB, "la relance de l'activité des petites entreprises doit constituer une priorité". Elle regrette que des textes qui étaient à l'étude aient été tout simplement rangés dans les tiroirs et espère que des réformes comme celle du dispositif "Ma Prime Rénov" seront remises à l'ordre du jour.
"On est dans l'expectative"
Pour Benoît Gauthier, cette réforme est typique des gâchis d'État. "Le dispositif ne permettait pas à ceux qui en ont les moyens d'entrer dedans et ceux qui n'ont pas les moyens ne pouvaient pas financer leurs projets". Mais avec la dissolution, "tous les travaux sont suspendus, on est dans l'expectative" ajoute-t-il.
Pour Benoît, qui craint "de gros bouleversements", "il va falloir pacifier et réconcilier les gens avec leurs gouvernants". Il ira voter "bien sûr" le 30 juin et le 7 juillet prochain.