Après l'annonce du mois de juillet dans laquelle la ministre chargée des transports promettait une pause sur les grands projets d'infrastucture, Elisabeth Borne enfonce le clou. Sur Jdd.fr, elle annonce privilégier le "réseau routier non concédé" et la suspension du Lyon-Turin.
Au mois de juillet, la ministre chargée des transports, Elizabeth Borne, avait déjà annoncé la couleur : une pause dans les grands projets l'infrastructure.
L'objectif était de rompre avec les habitudes anciennes : "nous ne pouvons pas poursuivre une politique des transports faite de promesses non financées, comme ce fut le cas ces dernières années."
TGV et autoroutes dans le viseur
À l'époque, aucun projet n'avait été cité explicitement mais les nouveaux axes TGV et les liaisons autoroutières à venir étaient manifestement visés.Confirmation mardi 19 septembre, jour de l'ouverture des assises de la mobilité avec une interview accordée à nos confrères de jdd.fr : elle annonce un soutien aux transports de la "vie quotidienne", comprendre le réseau TER, le transport partage (vélo,auto ou autres), et les routes "non concédées".
En creux, ce sont bien les lignes TGV et les autoroutes qui sont visées, accusées d'avoir mobilisé l'essentiel des investissements publics pour le bénéfice de quelques-uns (ainsi le TGV aurait monopolisé 16% des investissements pour 1% du trafic). Avec en prime la suspension des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, Poitiers-Limoges ainsi que ... Lyon-Turin.
Lyon-Turin or not Lyon-Turin ?
Mardi, le Premier ministre Edouard Philippe indiquait toutefois, concernant le projet de tunnel ferroviaire entre Lyon et Turin, que "la France s'est engagée par un traité international", et que "le président de la République aura l'occasion d'évoquer le sujet le 27 septembre prochain lors du sommet franco-italien qui se tiendra à Lyon".Côté bitume, la ministre annonce très clairement qu'il n'y aura pas de plan de relance autoroutier. Et l'investisement public sera prioritairement orienté vers le réseau "non concédé", c'est à dire les (auto)routes qui ne sont pas gérées par les entreprises privées.
Quid des 400 millions promis par l'Etat pour l'A45 ?
Ca sent donc le roussi pour l'A45, alors que l’Etat s’était engagé à hauteur de 397 millions d’euros pour (co)financer le projet d'autoroute entre Saint-Etienne et Lyon. Sur l'enveloppe globale du projet (1,2 milliard d'euros) la région et le département de la Loire avaient chacun signé à hauteur de 140 millions d'euros.Selon Elisabeth Borme, les Assises de la mobilité seront l'occasion de faire émerger des innovations. Pour cela, il sera nécesaire de mettre en place un nouveau cadre législatif et un "dialogue plus constructif avec les autotrités organisatrices". Gageons que dans la région, le dialogue risque d'être vif.