Le projet de mémorial de la Shoah à Lyon entre dans sa phase active : vendredi 10 février, un concours international d'architecte a été lancé pour recueillir les projets. L'objectif est d'ériger le monument pour la fin 2024.

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Un mémorial de la Shoah à Lyon, enfin. C'est un projet qui aura mis du temps à murir, et que les épisodes de Covid auront passablement contrarié. Néanmoins, le rêve de Benjamin Orenstein, figure emblématique de la mémoire du génocide des juifs à Lyon, va se concrétiser. 

Vendredi 10 février, l'association pour l'édification de ce monument a officiellement lancé le concours d'architecte pour recueillir les projets et les confronter avant d'en choisir un en avril 2024.

L'association porteuse du projet aimerait voir les choses aboutir au plus tard le 27 janvier 2025, pour les 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz.

Place Carnot, "un site qui s'imposait"

Le site choisit est celui de la place Carnot, à deux pas de la gare de Perrache. Un choix qui s'imposait nous explique Jean-Olivier Viout, le président de l'association et - c'est loin d'être un détail - ancien magistrat siégeant au côté du procureur général Pïerre Truche lors du procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987.

Cela s'imposait d’abord parce que c’est au centre de la ville, où tout le monde converge. Ensuite car c’est situé à côté de la gare de Perrache où se formaient les convois ferroviaires à destination de Drancy et des camps de la mort. Enfin il est bon qu’il existe un axe mémoriel entre la statue du tailleur de pierre -symbole des martyrs de la résistance, place Bellecour- puis la rue Victor Hugo et la borne de Verdun -qui évoque le sacrifice des poilus pendant la première guerre mondiale-, enfin la stèle des enfants d'Izieux, et au bout, sur la place Carnot, la statue qui symbolise la République avec, en face, le mémorial de la Shoah.

Jean-Olivier Viout, président de l'association pour l'édification d'un mémorial de la Shoah à Lyon

Les collectivités la main dans la main

Le budget prévisionnel du projet est de 500 000 euros, pour lequel 392 000 € ont été levés le jour du lancement du concours d'architecte. Un appel aux donateurs privés à été lancé, mais ce sont les collectivités qui vont apporter l'essentiel du financement du projet. La région Auvergne-Rhône-Alpes s'est engagée à verser 150 000€ de subventions, la mairie de Lyon et la Métropole votant chacune une subvention de 75 000€.

Grégory Doucet, le maire de Lyon, a souligné la convergence de vue entre toutes les collectivités, et le prolongement par son exécutif du projet lancé par Gérard Collomb le 19 septembre 2019.

"Sur le travail de mémoire, on est tous unis, car cette mémoire doit continuer à vivre. A Lyon, dans deux jours nous aurons la commémoration de la rafle de la rue Sainte-Catherine, qui est un événement très fort, puisque ce 9 février 1943, 86 personnes ont été arrêtées au coeur de la ville pour les envoyer vers les camps de la mort et seuls quatre en sont revenues."

Grégory Doucet, maire de Lyon

Un mémorial pour lutter contre l'antisémitisme actuel

Pour Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a pris l'engagement public de compléter le financement si besoin s'en faisait sentir, ériger un mémorial aujourd'hui est un moyen de lutter contre l'antisémitisme toujours vivace.

Un lieu de mémoire est indispensable car il est indispensable de rappeler que l’antisémitisme tue. Un antisémitisme qui s’est renouvelé. Un antisémitisme qui fait qu’en France aujourd’hui, un juif sur cinq a fait l’objet d’une agression physique.

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Rendre un hommage spécifique aux victimes de la Shoah

Jean-Olivier Viout l'explique très bien, lui le dernier magistrat témoin du procès Barbie. A Lyon, sur l'espace public, les commémorations avaient toutes lieu devant le Veilleur de pierre, place Bellecour.

Mais le lieu était dédié aux martyrs de la résistance, d'où la nécessité d'un lieu spécifique dans la ville de Lyon, capitale de la résistance, mais aussi siège de la Gestapo de Klaus Barbie. 

C'est à Lyon que notre collectivité nationale a érigé pour la première fois la Shoah au rang de crime contre l'humanité lors du procès de Klaus Barbie. Il est donc essentiel que la spécificité de la Shoah soit exprimée à travers un monument dédié.

Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire de Lyon

Un monument que Benjamin Orenstein, survivant d'Auschwitz, aurait aimé voir construit. Mais ce promoteur infatigable de la mémoire de la Shoah dans notre région s'est éteint il y a exactement deux ans, le 10 février 2021.

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