"Une justice divine", les victimes d'agressions sexuelles de l'ex-prêtre Bernard Preynat réagissent après l'annonce de sa mort

L'ex-prêtre Bernard Preynat, 79 ans, condamné en 2020 à cinq ans de prison pour des agressions sexuelles sur mineurs, a été trouvé mort dimanche à Saint-Etienne. Ces affaires ont éclaboussé la hiérarchie du diocèse de Lyon. L'annonce de son décès fait réagir ses victimes.

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L'ex-prêtre, Bernard Preynat, avait été remis en liberté sous bracelet électronique "depuis quelques semaines". "Il a été trouvé sans vie dans sa salle de bains", a précisé à l'AFP le parquet de Saint-Etienne, ce dimanche 23 juin.

En mars 2020, Bernard Preynat avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement ferme pour de nombreuses agressions sexuelles commises entre 1971 et 1991 sur des scouts âgés de 7 à 15 ans alors qu'il était aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).

"Une justice divine"

Le scandale avait éclaté grâce à "La Parole Libérée", une association créée en 2015 à Lyon. Des victimes du prêtre avaient osé raconter leurs calvaires. Un ancien membre de cette association, dissoute en 2021, s'est dit "très surpris d'apprendre" sa mort un dimanche, "jour du seigneur, il y a peut-être une justice divine"., on est un dimanche", a déclaré Pierre-Emmanuel Germain-Thill, abusé par Bernard Preynat. Le quadragénaire a souligné que "c'était un soulagement de pouvoir clôturer tout cela". Il s'est dit "surpris que la justice n'ait pas informé les victimes qu'il était sorti de prison". "Quand il avait demandé une remise de peine, on était censé être tenu au courant" a-t-il ajouté.

"Aucune émotion"

Invité de "Ici 12-13" ce lundi 24 juin, François Deveaux s'est, lui aussi, exprimé, sur l'antenne de France 3 Rhône-Alpes. "On a tous des vécus différents, son décès ne me procure aucune émotion, a expliqué l'un des fondateurs de l'association.

L'institution catholique n'a pas beaucoup avancé sur ces questions de pédocriminalité. On a mené des actions de vérité avec des résultats concrets. Les lois ont évolué, c'est long. L'institution républicaine, elle, a avancé. Un peu, mais elle a avancé.

François Deveaux, victime du Père Preynat

330 000 victimes

L'association "La Parole Libérée" qui rassemblait des victimes du père Preynat, a été dissoute, par ses membres, en 2021, après avoir "atteint son objectif", après le procès du prêtre.

Suite à ces affaires, la commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l'Église catholique a estimé à 330.000 le nombre de personnes ayant fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950. Des violences sur mineurs de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l'Église.

Des actions judiciaires toujours en cours

La commission reconnaissance et réparation, créée en 2021, a formulé 343 recommandations financières pour une moyenne de 35 000 euros au titre de "réparation". De son côté, l'instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation a reçu plus de 1400 demandes depuis le début de l'année. L'INIRR a pour objectif "de porter
le devoir de justice et de réparation à l’égard de victimes de violences sexuelles dans l’Église, quand elles étaient mineures".

Le décès d'un prêtre pédophile ne met pas forcément un terme aux actions en justice. Une autre affaire, dite celle du Père Ribes avait défrayé la chronique. Il est accusé d'avoir violé et agressé des dizaines d'enfants. Entre 10 et 15 demande d'ouverture d'enquête ont été déposées sur le bureau du Procureur à Lyon. Les victimes cherchant souvent, dans ce cas, à retrouver les personnes qui ont caché les agissements des pédophiles ou pour destruction de preuve.  

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