Une méthode scientifique innovante pour mieux comprendre les problèmes de stationnement

Une équipe de chercheurs s'est emparée du sujet épineux des places de stationnement dans la métropole lyonnaise. L'étude pourrait permettre à plus long terme de repenser l'offre de parking public.

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Le stationnement, souvent source de crise de nerfs pour les automobilistes, est devenu un enjeu majeur pour les grandes métropoles. Le temps moyen consacré à la recherche d'un parking dépasse des dizaines d'heures par conducteur chaque année dans de nombreuses villes occidentales. Alors que le trafic routier serait l'un des premiers émetteurs de CO2, il suffit de tendre l'oreille dans les rues de Lyon pour comprendre que ce sujet fait débat, jusqu'à attiser les tensions. 

Alexandre Nicolas, chercheur au CNRS à l’Institut Lumière Matière, Lyon 1, s'est emparé de cette problématique en observant les 80.000 places de stationnement publiques à Lyon en 2019. Il a été démontré par le passé que le trafic généré par la recherche d’une place de stationnement représente souvent plus de 10% du trafic urbain.  Alexandre Nicolas, avec l'aide de Nilankur Dutta et Thibault Charlottin, ont voulu comprendre "comment autant de temps soit passé à chercher une place de parking alors que toutes les places ne sont pas entièrement occupées"

Physique statistique et théorie des graphes

Dans la capitale des Gaules, cette étude fait écho aux interrogations qui subsistent autour de la Zone à faible émission (ZFE). Dernièrement, la Métropole de Lyon a repoussé à 2028, l'interdiction des véhicules diesel classés "Crit'Air 2" à pénetrer dans la ZFE lyonnaise. 

En conjuguant deux méthodes scientifiques bien distinctes, la physique statistique à la théorie des graphes, ils sont parvenus à dessiner de nouvelles perspectives dans l’optimisation de la circulation en ville : "La physique statistique, ce sont les comportements collectifs qui émanent des comportements individuels", la théorie des graphes "permet ici de décrire la voirie comme un ensemble de sommets et d’arêtes". Autrement dit, de visualiser le trafic généré par les voitures en quête d'une place de parking.

"La continuité de ce travail, c'est notamment de pouvoir évaluer en amont l'efficacité des solutions intelligentes de stationnement, comme la réservation de places de parking à l'avance"

Alexandre Nicolas, chercheur au CNRS

"La continuité de ce travail, c'est notamment de pouvoir évaluer en amont l'efficacité des solutions intelligentes de stationnement, comme la réservation de places de parking à l'avance", explique Alexandre Nicolas. Pour l'heure, peu de villes en France ont franchi le pas en ce sens.

Grâce à ce modèle qui permet de quantifier quelque chose d'alors inconnu, un des objectifs à terme pourrait être de limiter la pénibilité de la recherche de stationnement : "Une part significative du nombre de kilomètres faits en véhicule au sein des villes est à perte pour les automobilistes, alors que ça pourrait être en théorie évité", résume Alexandre Nicolas. 

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