Valéry Giscard d'Estaing, 20e président de la République française, est mort à 94 ans, le 2 décembre 2020. Chef de l'État français de 1974 à 1981, "VGE", l'élu auvergnat, avait dès ces débuts en politique, avoué "sa sympathie pour la ville de Lyon".
Valéry Giscard d'Estaing, élu président de la République à 48 ans le 27 mai 1974, est mort le 2 décembre 2020 des suites du Covid-19 dans sa propriété du Loir-et-Cher. Celui qui avait débuté sa carrière comme député auvergnat, a toujours su garder le lien avec la région d'Auvergne-Rhône-Alpes. Et notamment avec Lyon. Voici une histoire au centre-droit de l'échiquier politique français, où se mêle le destin d'un quadragénaire devenu Président, une communication "made in America", et enfin une soupe gastronomique concoctée par Paul Bocuse.
Étape en 1971 à Lyon pour le ministre de l'Économie
"La Chambre de Commerce aux Etats-Unis avait organisé à Lyon une réunion très originale aujourd'hui, qui avait pour objet de sensibiliser les exportateurs de la région Rhône-Alpes au développement des exportations vers le marché américain". Valéry Giscard d'Estaing est ministre de l'Economie et des Finances, sous la présidence de Georges Pompidou.Campagne présidentielle de 1974 : Valéry Giscard d'Estaing impose son style. Décontracté, dynamique, "à la Kennedy". Lyon, la Centriste, est un passage obligé pour le candidat à la présidence de la République. Il y parle croissance à taille humaine, entreprise individuelle... VGE endosse le costume de libéral assumé, "résolument moderne", dit-il, face à l'ancien Monde. Celui de son adversaire socialiste, François Mitterrand.
Le passé dont il parlait, c'était les années 60. Puis, il a avancé jusqu'à 1945. Et j'ai noté que, dans un discours prononcé hier soir, il avait franchi la barre de 1789.
1974 : Conseil des ministres à Lyon
À 48 ans, le voilà Président. À l'époque, c'est le plus jeune de la Vème République. Le plus communicant aussi. On le verra en prison, à Lyon, pour une visite surprise après son élection. C'est à Lyon toujours qu'il réunit son Conseil des ministres, une première qui enthousiasme la presse régionale.La régionalisation a cessé d'être définitivement une affaire parisienne. Quant au Conseil des ministres à Lyon, il représente sans doute l'amorce d'un véritable processus de décolonisation en France.
Le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing , multiplie les déplacements en région Auvergne-Rhône-Alpes, sans jamais oublier Lyon. Il inaugure le métro, le premier en Province. Puis, le nouvel aéroport de Lyon-Satolas. Son phrasé sera imité, sa communication aussi. De Giscard filmé à la foire de Lyon, à VGE faisant du ski, en vacances à Chamonix.
L'élection présidentielle de 1981
La crise et la rigueur sont passées par là, le climat social a changé. Mais pas la fascination exercée par le Président en campagne. "Au cours des heures qui vont suivre, il frappera tous ses interlocuteurs par son calme, par son optimisme et par sa concentration". Le Président candidat est de nouveau en meeting à Lyon, au Palais des Sports. Mais cette fois, il préssent la défaite. "Les trois-quart des électeurs socialistes sont des Humanistes. Et non, des Marxistes. Veulent-ils creuser la tombe de leurs espérances, alors qu'aucun Humaniste n'est de trop pour construire la société nouvelle ?"Le jeune Président est devenu l'ex. Le 10 mai 1981, le socialiste François Mitterrand est élu avec 51,76 % des voix contre 48,24 % au président sortant. Il n'empêche que VGE arpente la région, à la reconquête de l'opinion. À Lyon, à Saint-Etienne, pour saluer des maires encore fidèles... À Bourg-en-Bresse dans l'Ain, ou à Roanne dans la Loire, pour soutenir de jeunes espoirs. Et puis, à Lyon, encore, pour célébrer une éphémère union de la Droite aux élections européennes de 1989. Valéry Giscard d'Estaing intervient à la tribune, devant un panneau célébrant l'union UDF-RPR.
Tout à l'heure, quand je suis entré dans cette salle, j'écoutais et souhaitais ne pas pouvoir distinguer les applaudissements qui appartiennent au RPR, et de ceux qui appartiennent à l'UDF. Je souhaitais que ce soit, désormais, les mêmes, les mêmes..."