Mauvaises habitudes alimentaires et sédentarité attaquent notre foie. La maladie du soda ou maladie du foie gras, la NASH, est en constante progression dans la population. 25 à 30% des Français seraient concernés par cette pathologie silencieuse due à l'accumulation des graisses dans le foie. D'où l'importance du dépistage.
Avant 2015, Liliane Poulet n’avait jamais entendu parler de la NASH. Une maladie au nom de rocker américain des années 70 et qui résulte des mauvaises habitudes alimentaires et de la sédentarité. Traitée pour un diabète depuis plusieurs années, Liliane voit en 2015 sa santé se dégrader soudainement. « Des épisodes de fatigue intense et surtout une perte d’appétit. Je ne mangeais plus, rien ne passait ». Son médecin lui prescrit un FibroScan, un scanner spécifique qui évalue l’élasticité du foie, et le diagnostic tombe : Liliane souffre de stéato-hépatite non alcoolique, NASH selon l’acronyme anglosaxon.
Bientôt la première cause de greffe de foie en Europe
Une maladie métabolique, qui provoque une accumulation de graisse dans le foie (d’où son surnom de maladie du foie gras ou maladie du soda). S’ensuit une fibrose du foie qui peut aboutir à une cirrhose, même sans consommation d’alcool. La NASH se développe de façon inquiétante dans les pays industrialisés. 25 à 30% de la population française seraient déjà concernés, y compris chez les enfants et les adolescents. La NASH pourrait devenir d’ici quelques années la première cause de greffe de foie en Europe.
La NASH provoquant peu de symptômes, on la découvre souvent tardivement. Or s’il n’existe pas pour l’instant de traitement spécifique, il est néanmoins possible de contrôler l’évolution de la maladie. Essentiellement en modifiant ses habitudes alimentaires et en améliorant son hygiène de vie. «Les principaux facteurs de risque sont le surpoids, le diabète et la sédentarité. Mais pas d’affolement, tous les patients atteints de surcharge graisseuse du foie ne vont pas développer une NASH, d’où l’importance d’un dépistage précoce» précise le Professeur Cyrielle Caussy, endocrinologue dans le service d’Endocrinologie-Diabète-Nutrition de l’hôpital Lyon Sud, spécialisé dans la prise en charge de la NASH.
Dépistage précoce et essais cliniques
Pour dépister la NASH, certains examens peuvent être prescrits par les médecins généralistes : une échographie abdominale et un bilan sanguin permettent d’exclure les formes graves. Perdre du poids, changer ses habitudes alimentaires, faire régulièrement de l’exercice en attendant de futurs traitements. Plusieurs médicaments sont actuellement en cours de développement et sont déjà disponibles pour certains patients dans le cadre d’essais cliniques. Liliane a ainsi participé l’an dernier à l’un de ces essais menés par le service d’endocrinologie-diabète de Lyon Sud. «Depuis que je suis suivie ici pour la NASH, mon état de santé s’est bien amélioré. Même si j’ai encore parfois des coups de fatigue, ça n’a rien à voir avec ce que j’ai connu il y a quelques années» conclut-elle avec un sourire.